CRITIQUE DVD

On a tous en nous un petit coté voyeur, il suffit de voir le succès phénoménale de Facebook, on a bien souvent des centaines d’amis dont des dizaines qu’on ne connait pas ou alors seulement en maternelle. On les garde même si on ne se parle plus par voyeurisme (comme fouiller dans le mur de son ex à la recherche d’une photo de son nouveau mec) que par intérêt.
Jeff Jeffries (le grand James Stewart) n’est donc pas à blâmer, il faut dire qu’il est seul toute la journée dans son appartement et qu’il a la jambe dans le plâtre, après le départ de l’infirmière et avant l’arrivée de sa petite amie (la grande Grace Kelly) il faut bien qu’il s’occupe. Et c’est ainsi que sans vraiment le vouloir, il commence à espionner ce qu’il s’y passe dans l’immeuble d’en face, il se rince l’œil en voyant la petite jeunette faire sa gymnastique en petite tenue, il s’amuse des gens dormant sur le balcon, des scènes de ménage…
Jusqu’au jour où il s’intéresse aux agissements d’un représentant de commerce, il observe à la jumelle et au téléobjectif de son appareil photo les allers-retours de cet homme et commence à se poser des questions car du jour au lendemain il ne voit plus sa femme.
Encore un grand film d’Hitchcock, car il entretien encore notre vice, le coté voyeur, au point même de ressentir un malaise lorsque les preuves semblent accréditer l’innocence de cet homme, comme les protagonistes du film, on ressent de la déception à l’idée que cette femme soit toujours vivante, on a envie de croire au sensationnel, aussi pour en quelque sorte justifier le voyeurisme du héros. Héros qui justement semble tirer des plans sur la comète, on hésite car le réalisateur faisant en sorte qu’on voit les mêmes images que lui, où en réalité on ne voit rien de vraiment suspect, après tout chacun à une scie et des couteaux chez lui, de là à supposer qu’il l’a découpé en morceaux. Tout cela pose la question de l’interprétation des images.
La grande force du film, c’est de ne rien montrer, personne ne peut dire avant la fin s’il s’est réellement passer quelque chose ou pas. Il est amusant de voir également que c’est en regardant en face, que lui et sa petite-amie se trouvent un véritable intérêt commun. On y trouve également une sorte de cynisme, dans l’appartement du bas une femme seule va vraiment mal et étant focalisé sur ce représentant, Jeff ignore les soucis de cette femme, on a plus à faire à un antihéros qui a de nombreux défauts.
Un grand film, on s’identifie à Jeff mais en même temps on ne peut s’empêcher de ressentir un malaise à chaque fois qu’on le voit avec son téléobjectif de 300 cm qui est volontairement agressif. Et cette scène grandiose où il est découvert dans son vice, avec le regard revolver du voisin qui fixe la camera, un grand moment de cinéma.

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Je ne sais pas où ils ont vu que c’était une image restaurée, certes au bout de 55 ans, ça reste correct mais les couleurs sont ternes, il subsiste des taches et des points noirs, peut-être que l’édition qui vient de sortir en décembre offre une image digne de ce nom ? Je conseillerai donc d’éviter cette édition surtout que la nouvelle offre deux DVD.
Toutefois dans le making-of présent dans ce DVD, il est dit que la pellicule était dans un piteux état, il semblerait qu’on ne puisse faire mieux.

En mono dans les quatre langues (français, anglais, espagnol et italien), le doublage français commence à dater et horripile au bout de quelques minutes surtout que les bruits de fonds et la musique sont étouffés voir effacés. Préférez donc largement la VO, on notera à de rare moment des dialogues non sous-titrés, mais j’en ai relevé que deux, rien de grave et qui n’empêche pas de savourer notre plaisir.

Un menu fixe et sonorisé avec la petite musique de l’émission « Alfred Hitchcock présents ».
Concernant les bonus, je suis agréablement surpris malgré l’aspect brouillon en ajoutant des mentions inutiles (avec sous-titres) (sans sous-titres) :
- Le making-of (VOSTF, 55 minutes) : passionnant avec de nombreuses anecdotes, des interviews, le seul défaut c’est qu’il faut deviner les noms et les fonctions des protagonistes car ce n’est pas indiqué.
- Documentaire (VOSTF, 13 minutes) : Une interview d’un mec qu’on ne connait pas car là encore aucune mention de son nom et de sa fonction, on ne le connait qu’à la fin du documentaire avec les crédits, c’est le scénariste John Michael Hayes.
- Bande-annonce compilation (VOSTF, 6 minutes) : Une présentation des films du réalisateur avec la voix off du regretté James Stewart.
- Le film-annonce en VO

Je possède l’édition du Figaro, seule la jaquette change mais aussi la sérigraphie qui sont plus réussie que l’édition originale.
Boitier amaray transparent avec une jaquette qui représente James Stewart avec son appareil photo et en arrière plan la charmante Grace Kelly, la sérigraphie reprend cette image.
Sur le verso de la jaquette nous avons les chapitres.

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