Court-métrage assez long réalisé par Vincent Lecrocq, ce "Survivant(s)" va verser dans le "survival" mêlé au film d'infectés de manière étonnamment maîtrisée pour une action non-stop qui va éclabousser l'écran sans pour autant verser dans la surenchère gore pour préférer une violence sèche plus marquante.
Le script va laisser huit repris d'une justice expéditive instaurée par un gouvernement totalitaire devoir participer à un jeu de téléréalité au cours duquel ils vont être confrontés à des "infectés" cannibales, jeu qui ne supportera qu'un seul survivant.
Dès son entame, le court-métrage va introduire le jeu grâce à une présentatrice qui va définir les grandes règles de ce divertissement violent diffusé sur la toile, pour ensuite avancer ces huit participants, lâchés dans un bâtiment apparemment désert, et dont nous ne découvrirons que les motifs de leur incarcération inscrite sur l'écran pour une présentation rapide dictée par le format du métrage. Ce sera ensuite à leur tour de découvrir les règles du jeu, nous apprenant au passage que l'immeuble n'est pas si vide que cela puisque les "habitants", des cannibales, attendent la moindre occasion pour mettre la main sur les candidats. Et effectivement les personnages ne vont pas tarder à tomber sur ces êtres tout droit sortis de "28 jours plus tard" qui vont les menacer constamment, même si d'autres menaces vont voir le jour au sein de ce groupe disparate luttant pour sa survie, avant qu'un twist final bien amené à défaut d'être vraiment original vienne clore le métrage sur une note pessimiste.
Bien entendu, vu la durée réduite imposée par ce format de court-métrage, l'intrigue ne va pas perdre de temps pour démarrer, plaçant ses enjeux très rapidement afin de faire la place nette pour une action tendue et stressante qui va exploser lors de passages bien violents, pas extrêmement sanglants avec des mises à mort souvent en hors-champ mais judicieusement cadrées et découpées pour nous donner l'impression d'en avoir vu plus que ce qui apparaît sur l'écran, entrecoupés de petite touche d'humour discret (la musique) au sein de rebondissements étonnants.
Le réalisateur aura bien compris l'intérêt de placer son intrigue sous forme de jeu de téléréalité et en tirera profit pour éluder certains passages qui auraient été plus "calmes", tout en appliquant un découpage adéquat et renforçant l'implication du spectateur qui se retrouvera directement à la place d'un internaute regardant ce programme sanglant.
Mais pour autant le format va de fait réduire le temps de présentation des différents protagonistes, réduisant ainsi toute empathie pour eux, surtout que quelques petits stéréotypes ne vont pas manquer de se mêler au sein des différentes personnalités brièvement avancées. Mais cela ne sera pas franchement gênant puisque le métrage va se tourner vers une action explosive et sans temps mort (heureusement !), trouvant même le temps d'apporter sa petite note politique sur certains problèmes de société ayant conduit à cette dictature expéditive.
L'interprétation est convaincante portée par des acteurs impliqués au sein desquels on pourra remarquer Alysson Paradis, auréolée de sa présence dans "A l'intérieur". La mise en scène du réalisateur est dynamique, vivante et collera parfaitement à l'action. Les effets spéciaux sont probants pour quelques plans sanglants justes et violents.
Donc, ce "Survivant(s)" donnera foncièrement envie de suivre la carrière de son auteur grâce à une maîtrise parfaite de son sujet et une capacité à gérer le temps de manière marquante au sein d'une intrigue vigoureuse et sauvage.
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