Réalisé par le canadien Lee Demarbre (auteur notamment des sympathiques "Smash cut" et "Stripped naked"), ce "Summer's blood" va réussir en grande partie à dépasser un postulat de base assez classique pour impliquer son spectateur dans les développements d'une intrigue plus psychologique que graphique mais foncièrement prenante.
Le script va laisser une famille de psychopathes kidnapper une adolescente partie à la recherche de l'identité de son père.
Après une séquence introductive largement prometteuse et graphique, le métrage va nous présenter son personnage principal, Summer, une adolescente que nous découvrirons en train de faire de l'auto-stop pour y faire une mauvaise rencontre dont elle se sortira très bien, avançant d'entrée la fougue et une certaine détermination de cette Summer qui , arrivée à destination dans une petite ville va avoir des soucis avec le shérif local alors qu'elle volait dans une épicerie, pour être aidée à se cacher par un jeune homme, Tom, avec qui elle va sympathiser au point de finir la nuit dans son lit. Mais au petit matin, alors qu'elle voudra quitter la maison que Tom partage avec sa mère, elle sera assommée par celle-ci pour se réveiller attachée dans une cave à même le sol, tandis qu'une autre jeune femme, Amber, mal en point sera attachée non loin d'elle et que Tom va bientôt débarquer pour lui expliquer les raisons de tout cela, à savoir qu'il cultive dans cette cave des plantes, son hobbie, et que les femmes sont les plus belles plantes.
Cette mise en condition de l'intrigue sera assez rapide pour présenter les deux personnages centraux du film de manière naturelle et leur donner une certaine crédibilité, créant même une certaine empathie pour cette Summer qui va se retrouver dans "de beaux draps" tandis qu'une sous-intrigue va faire apparaître Darwin, le père d'Amber, un alcoolique sortant de prison qui va bien sûr partir à la recherche de sa fille disparue.
Mais ensuite, le métrage va plutôt rechercher un aspect psychologique évident en suivant de près les rapports entre els différents personnages, entre notamment entre Tom et Summer, celle-ci essayant de manière bien visible d'amadouer son agresseur pour pouvoir s'enfuir, tout en dressant le portrait de cette famille très spécial dont le père, en voyage, ne devrait en plus par tarder à rentrer, ce qui effrayera Tom qui commencera à s'attacher réellement à Summer, au point de vouloir la faire quitter la cave pour vivre avec lui et sa père. Mais cette famille flirtera aussi avec l'inceste, Tom embrassant par exemple furieusement sa mère après l'avoir malmenée à la suite d'une dispute au sujet de Summer, pour augmenter l'aspect dérangeant déjà bien présent.
Le métrage réussira à installer une tension permanente, avec d'un côté ce Darwin dont les recherches vont l'amener à se rapprocher de Tom et de l'autre l'attitude de Summer qui attendra le bon moment pour tenter de s'échapper, et ce même si ses intentions seront bien évidentes pour espérer bluffer le spectateur à défaut d'y réussir avec ce Tom perturbé et qui verra en Summer un échappatoire possible bien vite contrarié avec l'arrivée de son père, Gant, un homme pervers et brutal, relançant ainsi l'intrigue pour une dernière partie plus méchante et au final tragique mais libérateur.
Les personnages seront bien travaillées pour arriver à ce que le spectateurs 'attache à Summer tout en ressentant des sentiments contradictoires envers Tom, bourreau et victime, et l'interprétation suivra en partie, avec une Ashley Greene convaincante, ce qui compensera le peu de prestance de Peter Mooney dans le rôle de Tom, et tandis que Stephen McHattie brillera pour camper ce Gant vicieux et manipulateur. La mise en scène de Lee Demarbre est adaptée mais quand même classique pour ne pas tenter d'effets tout en parvenant à générer du suspense et une violence par contre assez limitée. Les effets spéciaux seront rares pour avancer quelques blessures mais cet aspect sanglant sera secondaire.
Donc, ce "Summer's blood" sera une nouvelle bonne surprise de la part du réalisateur indépendant canadien qui arrivera à déjouer les pièges d'une intrigue basique pour réussir à créer une ambiance tendue et à mettre en avant un personnage central attachant, élément indispensable à la bonne marche du film !
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