Suite directe du "Cabin fever" d'Eli Roth, ce "Cabin fever 2" ne retrouvera pas hélas ni l'humour noir ni le côté gore craspec qui faisaient la force du premier film pour au contraire sombrer dans un humour potache et un gore certes bien présent mais facile au sein d'une intrigue niaise, rabâchée et sans saveur.
Le script va laisser un virus transitant par l'eau contaminer les élèves d'un lycée en pleine soirée du bal de fin de promo.
Afin de faire le lien avec le premier volet, le métrage va commencer en suivant un personnage bien mal en point, le visage attaqué, sortant de l'eau et titubant dans la forêt pour finir par déboucher sur une route et se faire exploser par un car scolaire passant par là. Le conducteur aura affaire à un policier bien stupide qui lui dira qu'il a écrasé un élan, masquant ainsi l'état du cadavre contaminé.
Ensuite, nous allons avoir droit à une traditionnelle présentation des personnages principaux, des lycéens stéréotypés au possible avec cet Alex bedonnant et mal coiffé qui accompagnera de ses tirades sur l'amour John, un autre étudiant plus "normal" et fou amoureux de casey, une demoiselle venant de rompre avec le violent Marc.
Cette première partie va alors débiter toute une série de situations banales, même pas drôle et uniquement bercée par des blagues parfois salaces digue d'un mauvais "American pie" pour heureusement commencer peu à peu à laisser les prémices de l'infection s'installer, infection qui va bien entendu se faire ressentir pleinement lors du bal de fin d'année scolaire de manière volontaire et bien sanglante, tandis que l'armée ou un autre organisme gouvernemental va investir les lieux et abattre sans ménagement tous les contaminés (et les autres ) pour évidemment laisser Casey, Alex et John tenter de s'échapper, et ce même si Alex ne tardera pas à subir les affres d'une fellation pratiquée par une contaminée. L'intrigue ne va hélas proposer que des situations convenues sur le fond tout en essayant surtout d'amuser son spectateur avec ces dérives sanglantes devenant alors régulières et débordant parfois d'idées saugrenues et graphiques (la piscine), rendant alors l'ensemble facilement regardable et même sporadiquement souriant avec quand même quelques plans osés et répugnants, alterné à d'autres plus orientés sexuellement.
Mais cela ne viendra en aucun cas compenser la légèreté globale d'un film pourtant réalisé par Ti West (auteur notamment de l'excellent "House of the devil") et qui se sera écarté du projet en fin de parcours suite au remontage du métrage et à l'ajout de certaines séquences.
Par ailleurs, il sera aisé de retrouver les hommages à quelques classiques du genre, "Carrie" évidemment, mais aussi "Piranha" le temps d'un plan de cadavre dans cette piscine, ou encore "Evil dead 2" et cette amputation gore d'une main.
Les protagonistes resteront donc stéréotypés au possible, aussi bien le trio principal que les seconds rôles avec ce proviseur homosexuel, cette prof coincée et le petit ami de Casey riche et sûr de lui et de sa force, et en aucun cas ils ne pourront espérer s'attirer la sympathie du spectateur plutôt occupé à attendre la prochaine effusion de sang.
L'interprétation sera assez cohérente, avec notamment un Noah Segan convaincant dans le rôle de John, tandis que la mise en scène de Ti West sera vive et dynamique pour réussir à donner un bon rythme à l'ensemble.
Les effets spéciaux sont régulièrement probants en versant dans un gore franc, outrancier et plus que volontaire.
Donc, ce "Cabin fever 2" ne tiendra pas vraiment ses promesses à cause de son intrigue à la limite de la cohérence et de son humour potache trop représenté.
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