CRITIQUE DVD

Alien, 5 lettres qui ont marqué des générations de cinéphiles ou de simples amateurs de frissons fantastiques. La sortie de ce coffret nous permet de goûter une nouvelle fois à un plat mijoté par 4 grands chefs avec des saveurs différentes mais oh combien gustatives.

C’est Ridley Scott qui nous fait découvrir ce visiteur indésirable. Par un scénario limpide dans sa simplicité mais d’une efficacité redoutable, le réalisateur va jouer avec nos peurs dans ce huis-clos galactique. Le Nostromo avec son long dédale de couloirs et de niveaux permet une partie de cache-cache mortel avec l’équipage et nos nerfs. Pour parachever l’œuvre, l’alien doté d’un système de défense redoutable ajoute l’horreur à ses cordes lorsqu’on tente de le supprimer. Ce redoutable prédateur permet de découvrir également un membre d’équipage qui va devenir une pièce maîtresse de la série et son plus farouche adversaire, Sigourney Weaver. Sa ténacité n’empêche pas d’apprécier toute sa féminité lors d’un effeuillage final très agréable, devenu depuis une séquence culte.

Conscient du pouvoir destructeur de la bête, James Cameron nous offre un « S » royal au titre Alien, après tout pourquoi se contenter d’un seul adversaire. Un escadron de marines survitaminé et prêt à en découdre va faire également les frais d’une trop grande confiance. Ripley en superviseur et remplaçante de luxe va pour le coup endosser la cape de rambo et de mère adoptive. On assiste à un face à face maternel tonitruant et visuellement démentiel, le sexe fort en prend pour son grade. Cameron réussit l’exploit d’assurer le suspens au spectacle total même s’il divise déjà les puristes.

David Fincher reprend la navette au vol pour se faire les dents sur la société, posant déjà les jalons de sa vision plutôt sombre de notre monde. La version longue marque une direction plus biblique et philosophique de la franchise qui explique peut-être l’échec commercial. Le tournage chaotique démontre déjà toute la personnalité de son réalisateur puisque ce dernier ne participera pas au montage. Ripley connaît bien son adversaire, mais semble lasse de se battre pour une humanité qui se révèle finalement le plus dangereux des prédateurs. Sa coupe de cheveux fera plus grand bruit que le film, l’œuvre présente pourtant une belle densité dans son scénario, mais sans doute le public a eu du mal à avoir de la sympathie pour ces rebus de l’humanité effaçant de ce fait tout suspens quant à leur sort.

Cette tétralogie s’achève sur l’œuvre de Jean-Pierre Jeunet qui ajoute un ingrédient peu présent sur la série, l’humour. L’absurdité humaine est démontrée par l’entêtement à vouloir dompter la bête, les manipulations génétiques sont à la fête et permettent à Ripley de retrouver une cure de jouvence après un bain un peu trop chaud. Celle-ci a bien du mal à choisir son camp et l’alien à trop s’humaniser démontre qu’il est peut-être temps de mettre un terme à une série passionnante par sa richesse et la diversité proposée.
Et puis franchement, Sigourney Weaver avec une seconde mâchoire rétractile, ça ne le ferait vraiment pas...

Alien : 10/10
Aliens : 10/10
Alien 3 : 8,5/10
Alien 4 : 7,5/10

Dès les premiers plans intérieurs du vaisseau c'est le choc, on a du mal à croire que le film accuse plus de 30 ans. Les contours font preuve d'une belle précision, le contraste est superbe, c'est vraiment du beau boulot.

2.5/3

Aliens - Même impression au départ, ce vaisseau dérivant dans l'espace est d'une incroyable précision. On note par la suite quelques plans manquant de netteté voir complètement trouble mais l'ensemble nous permet de redécouvrir certains éléments de décors qui nous avait complètement échappé. Cette précision marque malheureusement un travers de taille, certains effets sont vraiment trop visibles comme ce vaisseau flottant grossièrement entre les nuages. Sans atteindre la perfection, ce second chapitre traduit un travail formidable pour une cure de jouvence retrouvée.

2.5/3

Alien 3 - La copie un peu plus récente nous oblige à moins de complaisance et surtout plus d'exigences. L'univers propre à fincher est parfaitement retranscris avec cette grosse dominante de rouge et ces long dédales crasseux, cependant le piqué est loin d'être exceptionnel accusant par moment un certain lissage. Le contraste est impressionnant et la compression nickel, le plaisir est toujours aussi grand.

2.5/3

Alien 4 - L’état de grâce est terminé, passable résume parfaitement le travail effectué pour une copie qui cumule pas mal de défauts. Dans le désordre on note par moment des contours loin d’être précis, une image trop lisse et une compression perfectible. C’est donc une grosse déception qui nous attend pour ce dernier épisode.

2/3

L'ensemble avec surtout ses 2 premiers épisodes nous évite heureusement tout regret d'achat.

Alien - Un 5.1 DTS qui permet une belle immersion dans ce huis clos, la VF dispose d'un grand dynamisme, la version de 2003 est à peine marquée par le changement du doublage. Il faut noter une majorité frontale bridant quelque peu les surrounds et le caisson, la VO DTS-HD lui est logiquement supérieure, mais encore une fois le résultat est bluffant

2.5/3

Aliens - Toujours pour la VF le 5.1 DTS, on note la même majorité frontale avec des surrounds peu utilisés, le caisson malgré quelques explosions manque de profondeur, le mixage accuse également quelques creux où les voix se perdent dans la partition musicale. La VO est largement supérieure avec le DTS-HD proposé, l'ensemble ne manque pas de dynamisme et dispose comme pour le premier épisode d'une incroyable jeunesse, mais la VF méritait un peu mieux que le DTS.

2.5/3

Alien 3 - Enfin on commence à sentir une meilleure utilisation et répartition sur notre home-cinéma, dès les premières minutes les surrounds distillent une ambiance oppressante avec une belle limpidité, la VF se contente encore une fois du DTS par rapport à la VO qui bénéficie du DTS-HD, mais le dynamisme est bien présent et permet une sacrée immersion. Malgré cela un sacré doute m'envahit, la différence du doublage marquée par les scènes ajoutées et l'impression que la bande s'emballe par moment me rappelle étrangement la version SD-quadrilogy. Serait-ce pour la VF la même piste reproduite, vraiment étrange ?

2.5/3

Alien 4 - Si l’image nous déçoit pour le numéro 4, il en est tout autrement pour la partie audio qui est un régal. Le 5.1 DTS délivre un vrai feu d’artifice bénéficiant d’un excellent dynamisme et jouant à pleine mesure sur les surrounds sans oublier le caisson. Le DTS-HD pour la VO est comme d’habitude plus fluide, mais la VF tient malgré tout la distance.

3/3

Même si on apprécie une image largement dépoussiérée appuyée par une bande son tonitruante, l'achat de ce coffret se justifie amplement par la cascade impressionnante de bonus proposés. Pour les plus irréductibes et incollables fan de la série, il faut tout simplement prévoir une semaine de congés afin d'absorber à raison de 10 heures par jour et pendant 6 jours la totalité proposée.

Déjà pour se faire une petite idée, le dvd 5 propose les 4 makings of avec :
- pour Alien le making of découpé en 9 parties et d'une durée de 177mn
- pour Aliens, le M-O découpé en 11 partie d'une durée de 187mn
- pour Alien 3, le M-O découpé également en 11 parties d'une durée de 179mn
Enfin pour le 4 le M-O est découpé en 10 partie et dure 174mn. L'ensemble constitue un véritable trésor avec bien sur ses images d'archives, pas toujours de bonne qualité.
Un petit guide d'utilisateur nous est donné pour maitriser le fameux MU-TH-UR, un procédé permettant de naviguer librement entre les 6 disques constituant au final une véritable encyclopédie sur l'univers d'alien. Les fans d'interactivité seront aux anges, pour les autres ils pourront toujours se rabattre sur les procédés habituels de selection bonus sur chaque DVD. Il est évident que l'attribution d'un 3 est plus que réducteur et proscrit toute note maximale d'autres titres si ce coffret servait de référence !

L'étui avec ce 8 pattes "testiculaire" d'un magnifique relief séduit d'emblée tout amateur d'alien qui se respecte. L'intérieur reste assez sobre avec ce range-pochette dans lequel vient se glisser le fameux guide d'utilisation MU-TH-UR. Chaque DVD présente une sérigraphie très fine et esthétique, un représentant des aliens pour les films et l'espace infini pour ses bonus. Un bel écrin pour un coffret Anthologie qui est loin de galvauder son titre.
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