Réaliser un Giallo en France, qui plus est en revendiquant haut et fort une filiation avec l'un des Maîtres du genre, Dario Argento, a de quoi mettre l'eau à la bouche. Mais "Il Gatto Dal Viso d'Uomo" manque, à mon humble avis, totalement sa cible. Voici ma critique:
L'image vidéo HD fait des ravages lorsqu'elle n'est pas bien maitrisée et mal étalonnée. Elle imprègne tout de suite un aspect "amateur" et annihile donc un peu l'adhésion du public et tous les efforts mis en place par le réalisateur pour créer son univers. Trop plate, trop lisse, le directeur photo de ce "Il Gatto Dal Viso d'Uomo" a mis les deux pieds bien profonds dans les limites de la vidéo HD. Du coup, tout le travail d'éclairage et de recherche de couleurs (intention fort louable) devient insipide, voire à mettre directement à la corbeille.
Ce constat étant, pas facile de rendre crédible des acteurs (non professionnels de surcroit) engoncés dans des plans vidéos moches et dans des lignes de dialogues bien trop écrites et récitées. Le manque de naturel de l'ensemble, mise en scène comprise (on y reviendra), participe à l'amateurisme général qui se dégage malheureusement du film.
Niveau scénario, c'est un peu du même acabit. Poussif, sans réelle histoire, tenant indument par des idées de scénettes mises bout à bout, on sent bien le court-métrage qui n'aurait dû faire que 15 minutes à la base, rallongé artificiellement en moyen métrage de 44 minutes au grès de l'inspiration.
La mise en scène est, par ailleurs, trop "appuyée", on sent trop le découpage, et cette "hyper-lisibilité" (d'habitude on reproche le contraire aux films contemporains) empêche le film de se dérouler, de "couler" normalement. On dit que "lorsqu'on voit le montage, c'est que le montage est mauvais", c'est malheureusement bien le cas ici.
Reste un bon point pour la musique très inspirée des Goblin.
Dommage.
|