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Film à sketches allemand ayant comme fil conducteur une secte implantée en Inde et dont les expérimentations pour approfondir la connaissance de soi vont aller très loin, ce "Tears of Kali" arrivera parfaitement à gérer ses choix pour nous offrir trois segments certes inégaux mais au final le métrage aura offert à son spectateur aussi bien du gore que de la tension et quelques petits sursauts bienvenus au sein d'une ambiance trouble.
Le script va donc prendre comme toile de fond les agissements de la secte Taylor-Eriksson poussant dans ses derniers retranchements l'analyse de soi pour nous convier à suivre le destin sanglant de trois anciens membres.
Dans son introduction le métrage va surtout chercher à créer une ambiance malsaine et trouble en promenant la caméra dans un bouge où des quidams sont affalés sur des lits nauséeux, laissant le supposé gourou, Ericksson, marcher entre les couches jusqu'à celle de Kim, une demoiselle nue qu'il va inviter à sortir de sa méditation pour aller voir la lumière du jour au travers d'une fenêtre, cette séquence se terminant par un effet-choc du plus bel effet.
Ensuite viendra le premier et le moins réussi des trois sketches qui va nous inviter à suivre une jeune femme cherchant à écrire un livre sur un mystérieux assassinat ayant impliqué une certaine Elizabeth Steinberg, placée depuis dans un asile psychiatrique. Ce segment aura une entame largement fastidieuse faite de discussions entre les deux femmes ponctuées par de courts flash-backs assez brouillon, le spectateur pouvant même se demander où le réalisateur voudra en venir jusqu'à l'explosion tardive d'un élément surnaturel qui va laisser un aspect sanglant démonstratif s'imposer méchamment.
Heureusement, le second sketch sera plus direct et intriguant avec ce délinquant drogué condamné à subir des séances de psychanalyse de la part d'un ancien membre de la secte qui va lui faire subir un interrogatoire tendu et porteur d'une certaine dérision jusqu'au basculement dans l'horreur pure qui sera parfaitement maîtrisé après un passage étrange et presque déroutant même si la présence de ces bâches recouvrant les meubles du cabinet du psychiatre laissera présager le dénouement gore qui ne manquera pas de venir éclabousser ce second segment de manière graphique et volontaire. Le dernier sketch sera lui aussi largement probant pour suivre les agissements d'un guérisseur alcoolique qui va devoir soigner lors d'une séance de groupe une femme ayant participé aux expériences de la secte et subissant depuis un fardeau la faisant se tenir en permanence courbée. La guérison viendra, la femme étant libérée de la présence d'un poids surnaturel mais une bien mauvaise surprise va attendre le guérisseur, poussant ce segment dans un huit-clos dans une cave avec la présence malfaisante et meurtrière d'une créature des ténèbres féroce et sadique (les tendons sectionnés), ce qui nous vaudra quelques débordement sanglants toujours graphiques et une issue ironique bien trouvée, laissant alors le métrage revenir un temps sur le personnage de Kim vu en introduction pour clore le film de manière probante et très visuelle.
Le réalisateur Andreas Marschall aura donc choisi trois histoires en fait assez simple et linéaire pour illustrer son sujet, délaissant quand même régulièrement cette secte pour avancer des éléments fantastiques qui auraient très bien pu venir d'ailleurs, mais ce sera pour souvent laisser une ambiance tendue et troublante venir s'installer avec force au sein des sketches, générant un suspense propice à laisser fonctionner de petits effets de surprise désiré et même la création d'un certain malaise sporadique avec des effets et une mise en scène adaptée et jouant avec l'effroi provoqué par certaines situations, notamment dans le dernier segment.
Si le premier sketch restera décevant et porteur d'un rythme languissant pour exposer son intrigue pourtant simpliste, les deux suivant sembleront avoir retenu la leçon pour aller plus directement au cœur du sujet et se diriger vers ces chutes qui demeureront toujours graphiques en développant un aspect sanglant volontaire sans pour autant chercher à verser dans la surenchère comme chez quelques compatriotes du réalisateur, et il en ira de même pour ces petits passages porteurs d'un léger érotisme qui n'ira jamais loin en ne dénudant que le personnage de Kim dans l'introduction et le final du métrage.
L'interprétation est convaincante, portée par des acteurs impliqués et toujours crédibles, avec une mention spécial à Michael Balaun et surtout à Matthieu Carrière qui jouera le rôle du guérisseur dans le troisième segment. La mise en scène d'Andreas Marschall est inspirée, dynamique et maîtrisée pour agencer ses effets et créer cette tension palpable. Les effets spéciaux sont probants pour avancer les plans gores du film qui seront assez nombreux, réalistes et parfois assez référentiels.
Donc, ce "Tears of Kali" s'avérera être une très bonne surprise au sein de la production horrifique européenne avec son savant dosage d'ambiance et de graphisme gore pour un film à sketches donc largement réussi et recommandable !
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