Réalisé par Claude et Nathan Miller, Je suis heureux que ma mère soit vivante, est une réflexion sur la notion d'identité et de pardon. C'est le film d'un jeune homme abandonné très tôt par sa mère et qui se retrouve obsédé par le fait de la retrouver. Une première partie du film montre la violence de ce garçon qui n'accepte pas la famille qui l'a adoptée et n'a de cesse de chercher sa mère. Même si parfois ces recherches laissent parfois un peu perplexes par leur véracité (comment croire par exemple qu'un agent de préfecture va accepter de donner à un enfant des données confidentielles), il n'empêche que l'obsession de cet enfant puis adolescent puis adulte a de quoi marquer les esprits.
La deuxième partie du film marque les retrouvailles de ce jeune avec sa mère. Il subit un phénomène d'attraction (avec un élément sous-jacent érotique qui n'est pas anodin) et de répulsion qui est très bien rendu. Vincent Rottiers qui joue le rôle principal du film, à savoir Thomas, est excellent en interprétant ce véritable écorché vif qui souffre depuis sa jeunesse et qui a raté beaucoup de choses (ses relations avec sa famille adoptive, le fait d'avoir une copine, le fait d'avoir un travail) en raison de sa difficulté de s'adapter dans une société où il ne se sent pas à sa place. Le geste radical qu'il effectue vers la fin du film prouve son désarroi, sa haine, bref tout le ressentiment qu'il a en lui.
Pas vraiment un film aimable, Je suis heureux que ma mère soit vivante mérite d'être vu pour sa thématique forte et pour l'interprétation de son acteur principal.
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