CRITIQUE DVD

Philippe Godeau en abordant un des sujets les plus sensibles de notre société qu’est l’alcoolisme, décide de nous offrir une thérapie de groupe où il n’est pas question de juger mais simplement reconnaître la maladie.
Les premières images furtives d’un homme sur le départ et de sa compagne feignant le sommeil résument la fracture familiale due à ce fléau. L’arrivée dans ce centre de désintoxication nous fait penser à une incarcération puisque tout moyen de communication avec les proches est supprimé. Nous suivons donc le trajet de ce groupe les ayant amené dans ce lieu commun, commun comme ces thérapeutes, tous d’anciens alcooliques. La thérapie, sèche comme la mise en scène nous fait découvrir des personnages attachants, on regrette juste quelques maladresses du réalisateur avec ces images inutilement appuyées sur l’absorption massive de boisson et une romance qui ne s’imposait pas.
François Cluzet avec ses faux airs de Dustin Hoffman amène beaucoup d’émotion sans pour autant surjouer, les seconds rôles sont épatants avec un formidable Michel Vuillermoz.
Le dernier pour la route tire sa force en évitant les jugements, car cette maladie insidieuse résultant d’un choix n’apporte aucune solution pour tous les consommateurs potentiels que nous sommes. Au final, Philippe Godeau réussit un film attachant, intéressant et joliment interprété.

Voilà une copie exemplaire par la qualité de sa palette colorimetrique, son contraste et la compression très discrète.

Compte tenu du sujet, il ne faut pas s’attendre à un feu d’artifice sonore, notre home-cinéma n’est pas franchement secoué. Il faut se contenter d’une majorité frontale avec une belle clarté où on apprécie l’excellente partition de jean-louis aubert.

Le making of (26’09) nous laisse un peu sur notre faim, pourtant généralement l’exercice imposé sur les dvd français est une réussite. Le débat (38’16) plus long, se regarde lui par contre avec plus d’intérêt. On termine avec le film annonce.

Beaucoup de « sobriété » et de discrétion dans cette jaquette et sérigraphie, à l’image du film. Justesse, pudeur, l’éclairage laisse entrevoir sur le visage grave de François Cluzet une lueur d’espoir et le bout du tunnel pour un fléau qui frappe tant de familles.

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