L'excellent Rabah Ameur-Zaïmeche (Wesh Wesh, Dernier maquis), qui traite bien souvent dans ses films de l'immigration, décide cette fois que son action va se dérouler en Algérie. En effet, il joue le rôle principal du film, celui de Kamel, emprisonné en France et qui a ensuite été expulsé en Algérie. Via son personnage Rabah Ameur-Zaïmeche, va pouvoir se mettre dans le rôle de l'observateur. Il ne va d'ailleurs pas hésiter à critiquer l'Algérie actuelle, victime encore de coutumes ancestrales et surtout d'une vie sociale où la femme est clairement désignée comme un être inférieur à l'homme. Dans un style proche du documentaire, le cinéaste prend fait et cause pour la condition de la femme qui n'a guère évolué en Algérie (alors que la femme que l'on voit souvent à l'écran ne cherche finalement qu'à s'émanciper) et il critique également un pays où les hommes ne se font pas tous remarquer par une volonté farouche de travailler. Il est donc tout naturel que le personnage joué par le réalisateur ne trouve pas sa place dans cette société particulièrement inégalitaire. Très instructif, même si le film est forcément très subjectif, Bled number one est une oeuvre très personnelle de son réalisateur qui mérite d'être vu, ne serait-ce que sous l'angle sociétal.
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