L’hérétique porte bien son nom, ce film est une vraie hérésie qui fait honte au film de Friedkin.
Mais ne soyons pas mauvaise langue, le réalisateur John Boorman et le scénariste William Goodhart (sous extasie) étaient des visionnaires, ils ont inventés la luminothérapie, c’est-à-dire le synchroniseur. Qu’est-ce donc que le synchroniseur ? C’est simple, prenez une ceinture en plastoc, style année 70, très en vogue à l’époque, dans deux des trous placez-y des punaises rouges que vous relierez avec deux fils blancs à une ampoule de 80 W qui vous éclaire le visage à intervalle régulier, plus vous êtes stressés plus l’ampoule s’agite. Grâce à cette ampoule vous avez le pouvoir d’entrer dans l’esprit de l’autre personne en face de vous, il suffit de se synchroniser.
Se synchroniser avec l’esprit de Regan, n’est pas une mince affaire et c’est pourtant la mission d’un nouveau cureton qui veut absolument aider la jeune fille (qui a bien grandit, depuis le premier film).
Après moult séance de bronzage à l’ampoule, il se décide d’aller en Afrique, une Afrique version année 1920, avec tirailleur sénégalais qui parle façon Banania et un décor folklorique complétement surréaliste, la vision de l’Afrique dans ce film est au pire colonialiste, au mieux ignorant.
Se suivent des images d’une longue platitude, avec des pensées pseudo-métaphysique sur les sauterelles. Puis vient le final, un grand n’importe quoi, Regan sauve tout le monde (enfin presque) en se prenant pour Thierry la Fronde, bel hommage.
On frôle également par moment, dans ce film d’un ennui profond, la pédophilie, tellement la situation entre Regan et le cureton est des plus ambiguë surtout que la jeune fille adore s’habiller en tenue légère. Pauvre Regan (Linda Blair) depuis que Pazuzu n’est plus en elle, c’est comme si, elle n’était plus posséder par le talent, mais plutôt par la médiocrité, ce film signa son arrêt de mort.
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