Réalisé par Jia Zhang Ke (Still life), 24 city est un documentaire qui s'intéresse à la disparition d'une usine (l'usine 420) pour évoquer l'évolution culturelle et économique de la Chine.
En donnant la parole tout à la fois aux employés licenciés, aux ex-employés (pour cause de retraite) qu'aux patrons de cette usine mythique désormais remplacée par une résidence d'appartements (le 24 city), Jia Zhang Ke évoque tous les points de vue. On a droit par exemple à la femme licenciée qui ne comprend pas son licenciement, n'ayant pas fait d'erreurs et n'ayant jamais été en retard. Cette femme, désormais à la retraite déclare que "quand on a quelque chose à faire, on vieillit plus lentement" : on voit à quel point la notion de travail prend une importance essentielle pour l'ancienne génération. Elle est aussi révélatrice de gens qui ont des salaires faibles. Cette femme, pourtant à la retraite, fait des travaux de couture, pour augmenter le niveau de sa retraite.
Le film évoque aussi une société où l'on faisait travailler dans un même lieu de nombreuses personnes (sorte de micro-société) et où l'endoctrinement, voire la moralisation (l'histoire de l'aviateur) était de rigueur.
e film film évoque de manière assez subtile une société chinoise décomplexée, où la notion de travail a été quelque part occultée par la volonté d'être riche et de se débrouiller comme un capitaliste. L'exemple de la nouvelle génération qui refuse la pénibilité de la tâche répétitive est symptomatique.
Documentaire plutôt intéressant, 24 city aurait cependant mérité d'être replacé dans le contexte plus global de l'histoire de la Chine. Le documentaire reste moins directement accessible pour des européens que pour des chinois.
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