Jean de Dieu règne en maître et tyran sur le "Paradis de la glace". Jean passe son temps à contrôler l'hygiène de ses employées pour préserver, dit-il, la santé publique. Ce maniaque du soin et de la propreté a cependant pour autre caractéristique une attirance tout aussi obsessionnelle pour l'interdit et l'obscène, et un goût fortement prononcé pour les matières excrémentielles. La conjugaison de ces deux tendances contradictoires constitue la personnalité de cet être étrange, chez qui coexistent le pur et l'impur. Oeuvre inclassable, La Comédie de Dieu, à la fois fable satirique, pamphlet libertaire, bouffonnerie jubilatoire et conte érotique détonne dans un paysage cinématographique où la normalisation est à l'ordre du jour. Ce film est à tous égards dérangeant tant il va à contre-courant aussi bien du cinéma spectacle que du cinéma d'auteur. Pour l'anecdote signalons la "magnifique" collection de poils pubiens féminins rangée dans un précieux album qu'il appelle le "Livre des pensées".
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