J'ai pris une claque monumentale face à ce petit film. Pourtant, le bouzin démarre assez mal avec une reconstitution du Vietnam bien trop cheap pour être crédible (il faut dire qu'apparemment le Vietman a été reconstitué aux alentours de New York). Mais petit à petit le film plonge dans le drame social le plus poisseux et le plus pessimiste qui soit (chômage, drogue, etc.) croisant des personnages au-delà de la marginalité (camés, dealers, gamine prostituée, etc). Frankie, le personnage principal, a une femme qui ne cesse de lui gueuler dessus (terrifiée par leur situation d'extrême pauvreté, terrifiée parce qu'ils n'ont plus rien à bouffer), sans travail, sans argent et sans véritable espoir. Il est le père d'un bébé malformé qui ne cesse de geindre et de pleurer. Il passe son temps à errer dans les rues, ressassant en voix off sa terrible condition et son traumatisme du Vietnam. Chaque séquence enfonce un peu plus le personnage vers la case de non retour, vers une fin terrifiante comme on ne peut qu'en faire dans le cinéma totalement indépendant. Ce film est une merveille même s'il respire le peu de moyens. A voir d'urgence.
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