Suite directe de "The descent", ce "The descent : part 2" va s'évertuer à retrouver le ton et l'angoisse de son prédécesseur avec une intrigue facile et parfois proche du grotesque, mais pour autant le métrage fonctionnera encore lorsqu'il s'agira de créer une ambiance claustrophobe ou créer de petits sursauts à défaut de générer la peur.
Le script va obliger Sarah, la survivante désormais amnésique du premier film à redescendre sous terre en compagnie de trois spéléologues, du shérif du comté et de son assistante pour tenter de porter secours aux amies de Sarah, mais bien entendu, les crawlers seront toujours là, affamés et sanguinaires.
Le métrage va presque directement remettre en scène le personnage de Sarah, seule survivante du carnage initial qui va être secourue par un homme circulant sur une route, après une première tentative d'effet de surprise assez téléphoné, pour être emmenée à l'hôpital, tandis que les recherches sont en place sur les lieux du drame pour tenter de retrouver les six jeunes femmes descendues faire de la spéléologie, attirant de fait les médias, l'une des disparues étant la fille d'un sénateur.
Le shérif local ne va pas tarder à aller interroger Sarah en compagnie de son adjointe, pour se rendre compte que la jeune femme est complètement amnésique et donc ne se rappelle pas des épreuves qu'elle a vécu sous terre. De ce fait, cela ne la gênera pas d'accepter de retourner dans les grottes pour essayer de lui faire retrouver la mémoire et par la même occasion d'éventuelles survivantes, surtout qu'un chien policier va conduire son maître jusqu'à l'entrée d'une ancienne mine désaffectée, lieu donc forcément choisi pour commencer les recherches.
Ce sera donc un petit groupe de six personnes, Sarah, le shérif et son assistante et trois spéléologues chevronnés spécialisés dans le recherche de disparus qui vont descendre dans la mine.
Cette mise en place de l'intrigue sera assez facile, avec cette amnésie de Sarah opportune et permettant de la renvoyer sous terre sans opposition, et la présentation rapide des personnages ne proposera que des stéréotypes assez grossiers et laissera déjà pointer de petites incohérences, comme le fait de laisser le shérif descendre alors qu'il n'a rien d'un habitué de la spéléologie.
Occultant ces petites misères scénaristiques, l'intrigue va laisser progressivement la mémoire revenir à Sarah, avec d'abord des flashes permettant quelques effets de surprises assez réussis malgré une attente évidente de l'apparition des crawlers. Mais bien entendu, une bévue du shérif va provoquer un éboulement et séparer les différents membres du groupe, alors que les crawlers ne vont pas tarder à faire leur véritable apparition, balayant ainsi les doutes sur l'éventuelle culpabilité de Sarah mise en avant par le shérif après la découverte d'un cadavre salement amoché.
Mais hélas, au lieu de chercher à nous en apprendre plus sur l'origine de ces créatures aveugles et naviguant grâce à une ouïe surdéveloppée, l'intrigue va se cantonner à reproduire des séquences d'attaque et de fuite qui, si elle fonctionneront souvent et avancera régulièrement des effets gore soutenus et graphiques, ne seront jamais originales malgré un retour imprévu mais terriblement opportun et pas vraiment crédible.
Par contre, le réalisateur arrivera à recréer une ambiance claustrophobe efficace et tangible (notamment lors d'une traversée sous-marine d'un couloir étroit par deux protagonistes) tout en pouvant se montrer fier de la photographie des décors et de quelques effets de surprise qui réussiront à faire sursauter le spectateur pourtant prévenu.
On pourra par contre regretter l'apparition sporadique d'éléments humoristiques (la fosse à excréments des crawlers) qui n'auront pas franchement leur place dans le contexte et dédramatiseront un temps les événements, mais le graphisme et la virulence des crawlers replongera rapidement dans l'ambiance, surtout que ceux-ci bénéficieront d'un temps de présence à l'écran largement supérieur à celui du premier film, générant parfois des situations bien tendues et précaires pour les protagonistes.
Les personnages demeureront bien superficiels et on ne retrouvera en aucun cas la profondeur psychologique qui amenait une dimension supplémentaire à "The descent" avec ici des protagonistes lisses et facilement catalogués quant à leur avenir proche et une mort certaine, réduisant à néant une partie du suspense, et ce même si le réalisateur arrivera à suspendre régulièrement par des apparitions des crawlers pas toujours attendues.
L'interprétation est cohérente mais sans véritable relief, même pour le personnage-clé puisque Sarah restera elle aussi superficielle malgré certains choix cruciaux de la dernière partie du film. La mise en scène du réalisateur Jon Harris (monteur aguerri du premier film notamment) est convaincante pour exploiter les magnifiques décors et réussir à créer cette atmosphère claustrophobe prégnante. Les effets spéciaux sont largement probants, aussi bien pour assurer un look terriblement graphique pour les crawlers que pour ces nombreux effets sanglants volontaires et frontaux, avec même parfois une certaine surenchère gore comme avec cette main sectionnée au piolet dans une situation difficile.
Donc, ce "The descent : part 2" ne pourra pas espérer retrouver la force épique de son prédécesseur par son manque d'originalité flagrant, mais restera pour autant un spectacle jouissif, sanglant et prenant, ce qui n'est déjà pas si mal !
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