Après son remake du premier "Halloween" qui déjà apportait de l’originalité par rapport au matériau d’origine, le réalisateur Rob Zombie remet finalement le couvert pour ce "Halloween II" qui prendra encore plus ses distances avec la première franchise avec une orientation nouvelle assez intéressante qui n'empêchera pourtant pas le métrage de verser dans l'ultra violence lors de meurtres brutaux et sanglants.
Le script va prendre place un an après le carnage du premier film pour laisser la survivante Laurie Strode (qui vit désormais chez le shérif tout en essayant de se débarrasser de terribles cauchemars) affronter de nouveau Michael Myers de retour à Haddonfield.
Après une courte séquence d'introduction revenant aux sources du mythe, le métrage va directement prendre la suite du premier opus pour voir une Laurie Strode ensanglantée et meurtrie être recueillie par le shérif et emmenée à l'hôpital tandis que les corps des victimes et celui de Michael Myers vont être emmenés par des ambulances. Rob Zombie versera déjà dans le gore le plus craspec pour suivre de manière chirurgicale le travail des médecins sur Laurie et une autre victime à grand renfort de gros plans sanglants terriblement réalistes, tandis que l'univers malsain du réalisateur de "The devil's rejects" ne tardera pas à s'étaler sur l'écran avec par exemple les réflexions nécrophiles de l'un des ambulanciers transportant le corps de Myers. Cette ambulance aura d'ailleurs un bien curieux accident qui réveillera Michael Myers pour une nouvelle démonstration de violence brutale avant que l'intrigue ne se livre à un mini remake du premier "Halloween II" avec un petit carnage bien graphique dans l'hôpital où Laurie va devoir se cacher pour essayer d'échapper à un Michael Myers qui va s'en donner à cœur joie sur quelques malheureuses victimes.
Mais ceci ne sera qu'un leurre et l'intrigue va ensuite venir s'intéresser de plus près à Laurie que nous découvrirons un an après le premier carnage, désormais établie chez le shérif Brackett en compagnie de sa fille Annie. Laurie sera en proie à de terribles cauchemars mettant en scène aussi bien Michael Myers adulte qu'enfant accompagné de sa mère Deborah, ce qui nous vaudra quelques séquences oniriques puissantes et surprenantes en plus d'être visuellement réussies. Nous retrouverons également le Dr Loomis, vivant désormais des livres qu'il écrit sur l'affaire Myers, et bien entendu, Michael Myers, dont le corps n'a jamais été retrouvé après l'accident de l'ambulance, va refaire surface pour ne pas tarder à prendre la route d'Haddonfield, sous l'impulsion de visions de sa mère le poussant à retrouver sa sœur pour réunir la "famille". Ces visions formeront un lien troublant entre Laurie et Michael qui trouvera plus tard sa raison d'être tout en apportant une profondeur inédite au meurtrier qui aura ici une raison de tuer au lieu de n'être "que" la représentation du Mal.
Évidemment, le trajet de Myers jusqu'à Haddonfield sera parsemé de rencontres bien saignantes et sauvages au cours desquelles Rob Zombie mettra en scène des mises à mort vraiment brutales et sauvages pour arriver à ce dernier acte quand même attendu mais sans pitié pour certains protagonistes-clés définitivement enterrés tout en nous livrant une dernière séquence laissant à penser que le second volet ne sera pas le dernier.
Rob Zombie aura voulu avoir les mains libres pour ce "Halloween II" afin de pouvoir s'affranchir du passé pour nous livrer sa propre vision d'un Michael Myers original, ici présenté comme un gaillard barbu et chevelu qui ne portera pas toujours son masque fétiche tout en se montrant plus bestial et redoutable dans ses meurtres d'une violence rare et en ayant désormais un but dans ses pérégrinations sanglantes, sans que cela ne vienne nuire au potentiel du métrage qui respectera largement son quota de meurtres et pourra même être taxé d'une certaine facilité scénaristique pour certains passages complètement gratuits (l'arrêt dans la boîte à strip-tease désertée par exemple) et ne valant que pour ces meurtres barbares.
On retrouvera ici bien plus que dans le premier remake l'empreinte du réalisateur et son univers musical "hard" aussi bien pour visualiser cette fête d'Halloween que pour les décors quotidiens d'une Laurie Strode bien éloignée de celle campée à l'époque par Jamie Lee Curtis, tandis que les dialogues hardis respecteront tout à fait cette ambiance crue chère au réalisateur.
Alors bien sûr, certains pourront regretter ces innovations éloignant le métrage du mythe, mais quitte à refaire les choses, autant essayer de s'en démarquer et d'apporter des idées neuves, ce qui Rob Zombie a réussir à faire avec une maîtrise réelle tout en nous livrant très certainement le plus violent de tous les "Halloween".
L'interprétation est convaincante, portée par Scout Taylor-Compton qui incarnera une Laurie Strode avec aisance, tandis que Brad Douriff ne déméritera pas en shérif, avec pour seule fausse note un Malcolm McDowell guère inspiré pour reprendre le rôle du Dr Loomis. La mise en scène de Rob zombie est dynamique, rythmée et arrivera même parfois à surprendre lors des séquences oniriques, tout en installant une ambiance sombre et malsaine qui conviendra parfaitement au métrage. Les effets spéciaux sont largement probants pour visualiser ces actes de violence barbares frontalement et sans rémission.
Donc, ce "Halloween II" parviendra à innover en se démarquant positivement du mythe préétabli sans pour autant travestir l'icône du genre qu'est Michael Myers tout en faisant preuve d'une violence inouïe qui fera vraiment mal !
|