CRITIQUE DVD

Robert Redford est un doux rêveur, en adaptant le livre éponyme de Steven Pressfield, le réalisateur prouve une fois de plus qu’il reste nostalgique des valeurs profondes de l’Amérique.
Nous suivons Junuh, jeune golfeur surdoué qui voit sa carrière stoppée nette, une fois envoyé sur le front, les guerres de tranchée ont eu raison de son swing et de ses illusions. Son ex petite amie, Adèle, orpheline d’un père qui s’est suicidé pendant la grande dépression, hérite d’un parcours de golf flambant neuf et des dettes qui vont avec.
Le parcours de ce golfeur n’est pas sans rappelé celui du batteur dans « le meilleur » joué déjà par Robert Redford. L’homme aime visiblement confronter le sportif à ses doutes et ses peurs, afin de faire jaillir le don exceptionnel et naturel des grands champions. Le golf n’est pas ce que l’on peut appeler un sport très médiatique ni captivant, ici le réalisateur utilise la symbiose de l’homme avec la nature, parfaitement illustrée avec cette scène de Bagger Vance et du jeune Hardy sur le green dans la nuit.
La mise en scène académique transpire de bons sentiments tout au long des parcours qu’empruntent ces 3 golfeurs, mais malgré quelques petites longueurs, l’interprétation excellente du trio Matt Damon, Charlize Theron et un rien mielleuse de Will Smith, permet de suivre cette compétition avec indulgence même si l’on devine son dénouement.
Bagger Vance fait partie de ces films nostalgiques où volonté, respect et honnêteté étaient jadis mis en avant, il est évident que Redford crée un sacré décalage sur les valeurs actuelles, un film suranné mais un film attendrissant.

La copie est un peu décevante, un grain très présent et une compression souvent visible, les contours sont honnêtes mais pas d’une grande précision, le contraste sauve un peu l’ensemble, un format 1.85 correct sans plus.

On apprécie la douceur et la précision des swings, les surrounds sont bien présents, seul le caisson casse un peu l’harmonie dans les tranchées. La VF est un poil en dessous de la VO concernant le dynamisme, on apprécie enfin les partitions musicales d’une grande limpidité.

On démarre par un commentaire de Robert Redford (4’15) qui constitue au final avec les notes de production le seul intérêt dans les bonus proposés, « Autour de la production du film » (3’33) n’est là que pour vendre le film, on trouve également la bande annonce et un teaser du film en VO non sous-titré, les notes de production, la filmographie des principaux acteurs et l’équipe du tournage et pour terminer un teaser de Butch Cassidy et le Kid.

Une jaquette à l’image du film, pleine de bons sentiments, un peu flatteuse pour Will Smith qui se fait franchement voler la vedette par Matt Damon. La sérigraphie présente un double face à face, l’un initiatique et l’autre romantique, les logos nombreux restent cependant bien groupés.

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