C'est en versant dans une "Heroic-fantasy" bien propre sur elle que ce "Eragon" va venir nous conter sa petite histoire largement simpliste et prévisible dans son déroulement, mais tout en offrant quand même quelques idées intéressantes et de belles séquences.
Le script suit l'apprentissage de "dragonnier" d'un jeune fermier que rien ne prédisposait à devenir un héros jusqu'au jour où il va se retrouver en possession d'un œuf de dragon qui va éclore et faire donc de lui le maître du dernier dragon circulant dans l'Empire, alors que les hommes du vilain Roi vont chercher à l'éliminer, un méchant sorcier en tête, l'obligeant ainsi à rejoindre en compagnie de sa monture et de son mentor le camp des rebelles.
Après qu'une voix-off ait installer le métrage dans son contexte, en résumant une guerre qui éclata entre les différents dragonniers pour au final laisser un roi fourbe et sinistre régner sur l'Empire, le métrage va suivre une demoiselle poursuivie dans les bois qui va avant d'être rattrapé se débarrasser de l'objet de la convoitise de ses poursuivants, un œuf bleu qu'elle va par magie envoyer dans un lieu différent, juste auprès du jeune Eragon chassant une biche. Le jeune homme va emporter l'objet sans trop savoir ce qu'il en est et va retourner dans son village, permettant au spectateur de découvrir l'univers rude de l'endroit, entre ces soldats du Roi qui embarquent sans volontariat les jeunes hommes valides pour servir dans l'armée et une pauvreté omniprésente, tandis qu'Eragon va ensuite rentrer chez lui, dans la ferme de son oncle où il vit avec ce dernier et son cousin.
Cette mise en condition aura le mérite de présenter la plupart des principaux personnages, Eragon le futur héros qui semblera quand même bien jeune et inexpérimenté, Brom, un habitant du village qui deviendra son mentor, sans oublier la jeune demoiselle de l'introduction que le personnage principal sera bien évidemment amené à revoir, tandis que Durza, le sorcier également aperçu offrira à l'intrigue le méchant de service.
C'est alors que l'œuf va éclore, libérant un gentil petit dragon qui va très rapidement prendre une taille adulte (pouvant ainsi la volonté du réalisateur de ne pas s'attarder sur cette partie du métrage), tandis que le hommes de Durza vont se lancer à la recherche du dragon et du jeune homme, tuant sa famille d'adoption, le laissant ainsi seul avec son dragon pour être bientôt aidé par un pauvre bougre vu au village qui sera en fait un ancien dragonnier bien décidé à aider Eragon dans sa fuite, dans le but de mettre en marche la légende du jeune dragonnier qui viendra sauver le peuple.
Outre l'apprentissage des pouvoirs liés à sa condition de dragonnier, Eragon s'en ira libérer la jeune et belle demoiselle dont il rêve la nuit (pas la peine de préciser qui c'est…) avant de rejoindre les rebelles avec qui il va combattre les hommes de Durza et ceux du roi l'ayant suivi dans un final laissant la porte ouverte à une suite largement préméditée.
Le principe défaut que l'on pourra trouver au métrage, c'est son manque d'originalité. En effet, les situations de fond et les rebondissements sembleront quand même largement influencés par la saga du "Seigneur des anneaux" et celle de "Star wars", le tout remanié version "dragon", pour laisser ainsi de (trop) nombreuses ellipses venir s'installer aussi bien dans les relations entre les différents protagonistes et dans cette fin complètement ouverte, préfigurant de révélations à venir lors d'hypothétiques séquelles (la mère d'Eragon disparue sans raison, le cousin parti sans donner de nouvelles, par exemples). En plus, les maigres tentatives destinées à alimenter un éventuel suspense tomberont gravement à plat (le dragon blessé va-t-il mourir ? Si c'était le cas, quid d'un "Eragon 2" sans dragon !?!) alors que les traits de morale bien lourds qui viendront sporadiquement grever l'ensemble demeureront terriblement basiques.
Mais à côté de cela, l'intrigue offrira quand même des aspects plus percutants, notamment au travers de la relation entre Eragon et son dragon, qui communiqueront par télépathie et connaîtront une symbiose originale, avec de toutes façons les meilleures périodes du film générées par ce dragon esthétiquement réussi.
Parmi les autres motifs de satisfaction, on trouvera des décors naturels (ou non) assez somptueux (avec une vague ressemblance avec la Nouvelle-Zélande…), de remarquables plans de vol du dragon, ainsi qu'une interprétation peuplée d'acteurs chevronnés qui donneront du charisme à leur rôle, entre Jeremy Irons parfait dans le rôle du mentor aigri, tandis que John Malkovich viendra cachetonner le temps d'interpréter le roi mécréant, même si ces seconds rôles appuyés rendront la prestation des principaux protagonistes assez fade.
Et contrairement à ce qu'on pouvait redouter, le métrage ne fera pas preuve d'un humour trop flagrant ou trop minimaliste pour se contenter de petites touches souriantes, notamment sur la carrure chétive du héros. Enfin, les effets spéciaux seront ici très convaincants, avec une animation du dragon invisible, ce qui aidera largement le métrage à gagner en crédibilité et tandis que le réalisateur parviendra à tirer partie de ses avantages pour donner du rythme et une dynamique d'ensemble à l'action finalement assez impliquante à défaut d'être véritablement captivante.
Donc, ce "Eragon" se suivra facilement et sans déplaisir, malgré une intrigue de fond qui manquera cruellement d'originalité !
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