Après un premier "Détour mortel" versant dans le "survival" pur et dur, voici donc venir cette suite privilégiant quant à elle l'action et le gore, pour un résultat certes jouissif et plus que volontaire, mais bénéficiant d'un impact moindre.
Le script place quelques jeunes gens participant à une émission de télé-réalité censée les confronter à un monde apocalyptique ( en fait, une simple forêt truffée d'épreuves plus ou moins sportives ) face à une famille de cannibales dégénérés qui vont les prendre en chasse.
Après une première séquence étonnante et déjà furieusement sanglante, le métrage nous présente ses différents personnages, le casting et le staff de cette émission de télé-réalité "Apocalypse", qui sous couvert de recréer basiquement un monde dévasté en pleine forêt, va essayer d'exploiter les thèmes chers à ce genre de programme, pour une mise en situation se gaussant bien entendu gentiment de ce style d'émissions, aussi bien au travers de la mise en avant stéréotypée des participants dans ce stop publicitaire qui servira à introduire les personnages que par la suite dans la description de l'envers du décor fumeuse et nous montrant des jeunes peu impliqués et présents uniquement pour l'argent destiné au vainqueur.
Mais rapidement, le métrage va rentrer dans le vif du sujet avec un premier meurtre vite expédié mais déjà méchant, tandis que les différents personnages séparés en groupes de deux, vont commencer à arpenter cette forêt pour être tout à tour confrontés à ces cannibales brutaux et sans pitié.
Si les personnages ne parviendront jamais à devenir attachants en ne proposant que des personnalités simplistes et stéréotypées au possible ( entre le dragueur essayant vainement d'être drôle, le "maître de cérémonie", un baroudeur imposant dans un style purement militaire ou encore cette jeune femme participante de dernière minute persuadée de ne pas y arriver, par exemples ), le métrage compensera cette lacune en multipliant sans temps mort les rebondissements et les situations sanglantes sur un rythme effréné, tout en se permettant régulièrement de surprendre le spectateur par des assauts mortels imprévisibles et frappant au hasard des personnages que l'on ne s'attendait pas forcément à voir mourir si vite.
L'intrigue s'intéressera également à cette famille de cannibales dont nous découvrirons largement les moeurs barbares et attardés ( avec entre autres ces relations consanguines ), mais aussi en dirigeant le dernier acte dans leur antre, une usine désaffectée source de leurs difformités physiques et de leur résistance parfois peu crédible ( leur capacité à encaisser les coups et blessures normalement mortelles, notamment ), ce qui nous vaudra une séquence de "repas" largement inspiré de celle du "Massacre à la tronçonneuse" de Tobe Hooper.
Par contre, en se lançant à corps perdu dans l'action, le métrage négligera partiellement le suspense et n'arrivera jamais à créer une véritable tension, puisqu'aucun climat n'aura le temps de s'installer, bien vite balayé par les excès sanglants et les apparitions meurtrières des cannibales, alors que les pointes d'humour ( tombant par ailleurs régulièrement à plat ) participeront à ce manque de tension évident.
Mais le réalisateur ( dont c'est le premier long métrage ) s'est parfaitement servi de son sujet pour s'amuser avec les possibilités données par le tournage de cette émission de télé-réalité pour diversifier sa mise en scène et parsemer la première partie d'images prises aux caméras portées par chaque participant, donnant ainsi encore plus de dynamique à sa gestion très rythmée de l'intrigue.
L'interprétation est convaincante, avec un surjouage évident mais adaptée à la situation, dominée par Henry Rollins qui se paiera même le luxe d'un clin d'oeil souriant à "Rambo".
Les effets spéciaux restent quand même un des points forts du film, en étant parfaitement réussis et expansifs mais surtout en se montrant diversifiés et terriblement graphiques ( la femme coupée en deux dans le sens de la hauteur de l'introduction ouvrira le bal de manière plus que jouissive ), prouvant bien la volonté de surenchère sanglante du réalisateur qui n'hésitera pas à détailler par exemple le destin réservé à une tête coupée sur un plan de travail couverte d'organes humains.
Donc, ce "Détour mortel 2", à défaut d'être véritablement prenant, se montrera plus que généreux dans le gore et aura ainsi largement de quoi enthousiasmer !
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