Après "La secte sans nom", changement de registre pour Jaume Balaguero qui s'attaque ici au genre fantastique pur. Le script est diabolique à souhait, très malin pour embarquer le spectateur dans des fausses directions et ce jusqu'à la dernière bobine du métrage où tous les éléments précédents se mettent en place, mais pour mieux encore nous mystifier lors du final, terriblement efficace.
Le réalisateur arrive facilement à installer un climat de tension prenant et oppressant, et suscite l'effroi dans des scènes mettant bien sûr en avant la peur du noir et de ce qu'il peut renfermer.
La lente transformation du père est magnifiquement rendue et interprétée, non sans rappeler un certain "Shining", mais participe largement à activer un suspense lourd, le spectateur ne sachant jamais comment ni jusqu'où la démence apparente peut conduire le personnage.
De même, la maison est savamment éclairée et a de quoi inquiéter, baignée d'une semi-obscurité permanente à la limite glauque, aidée par les images en flash frisant le subliminal parsemant le métrage et parvenant à surprendre à chaque fois qu'elles sont utilisées.
L'interprétation est convaincante, d'une sobriété exemplaire et les effets spéciaux du film sont distillés avec parcimonie mais justement cela les rend encore plus efficaces. "Darkness" est donc un excellent film, tortueux à volonté et réussissant parfaitement à provoquer la peur ! Seul petit reproche, le film perd énormément de son intensité lors d'une seconde vision...
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