Réalisé en 1984 par le mésestimé mais génial cinéaste américain Joe Dante, auteur des magnifiques Panique sur Florida Beach et The second civil war, Gremlins est un conte de Noël particulièrement réjouissant.
Dans une petite ville à la Capra, où tous les gens se connaissent, d’immondes petites bêtes issues d’un gentil et mignon mogwai prénommé Gizmo vont semer une panique générale la nuit de Noël.
Sur cette trame très simple, Dante signe un film hilarant au rythme effréné. Constamment entre rire et épouvante, Gremlins enchaîne avec jubilation des situations toutes plus folles les unes que les autres, dans une ambiance joyeusement anarchique.
Multipliant les références, de Blanche-Neige et les Sept nains à Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, Joe Dante se fait plaisir tout en faisant plaisir au spectateur.
Rythmé par l’excellente bande-son de Jerry Goldsmith, Gremlins est un spectacle total, dont la dernière demi-heure reste anthologique.
Mais Joe Dante, s’il n’oublie pas de faire le spectacle, en profite aussi pour égratigner au passage la société de consommation et surtout tous les préparatifs liés à la grande fête de Noël, fête sacrée chez les américains. Notamment dans la plus belle scène du film, dans laquelle l’héroïne (interprétée par la jolie Phoebe Cates) raconte au héros Billy (interprété par Zach Galligan) pourquoi elle déteste Noël : son père, déguisé en Père Noël, a voulu passer par la cheminée et est resté coincé dedans, ce qui l’a fait mourir… Scène cruelle mais magnifique, typique de la noirceur de Joe Dante.
Produit par Spielberg, Gremlins fascine toujours autant par son ton irrévérencieux et n’a pas pris une ride. Le film demeure un spectacle jouissif mais intelligent, où éclate la cinéphilie de Joe Dante. Que demander de plus ?
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