Avec Chienne de vie, Mel Brooks réalise certainement l'un de ses films les plus personnels. Habitué des bonnes grosses parodies (parfois assez lourdes il faut bien le reconnaître), Chienne de vie utilise certes une nouvelle fois le ressort de la comédie mais le film prend un ton assez différent. En effet, Mel Brooks profite ne nous montrer un homme qui passe de l'homme le plus riche du monde à un véritable clochard pour avoir un regard très juste sur les laissés pour compte de la société. Mel Brooks n'a jamais eu un regard aussi empli d'humanité que dans ce film. Mel Brooks montre que tous les gens sont des êtres humains qui méritent qu'on ne les oublie pas, quelle que soit leur condition. Il en profite également pour dresser un constat assez dramatique sur ces mêmes laissés pour compte. Le ton de la comédie utilisé dans le film permet de prendre avec du recul la thématique abordée, même si les problèmes sont clairement abordés. Mel Brooks dresse aussi le portrait d'un homme (qu'il interprète d'ailleurs dans le film, Mel Brooks ayant le rôle titre) capable de changer du tout au tout, comme le prouve son idylle avec une femme qui vit comme une clocharde. Une des plus belles scènes du film est d'ailleurs une belle chorégraphie, qui n'est pas sans rappeler moults comédies cmusicales, où l'on sent clairement à ce moment que les deux personnages ont fusionné et que, malgré les barrières sociales originelles, l'amour a vaincu. En somme, ce film, très bien interprété et scénarisé, montre un certain engagement de Mel Brooks sur le plan sociétal qui demeure fort intéressant.
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