Avec "Inglourious basterds", Quentin Tarantino continue de rendre hommage au cinéma qu'il aime par dessus tout, à savoir le cinéma Bis et en particulier ici le cinéma d'exploitation. Le réalisateur s'inspire ici de "Inglorious bastards" du cinéaste Enzo G. Castellari ("Keoma", "Les Guerriers du Bronx"), mais sans en faire un véritable remake, puisque l'histoire est ici assez différente. En gros, il en a gardé le titre, même s'il est légèrement différent et une vague ressemblance au niveau du sujet. Toutefois, Tarantino rend quand même hommage au réalisateur italien à travers des ralentis, celui-ci en utilisant, parfois abusivement, dans tous ses films. Tarantino montre ici une fois de plus son talent de metteur en scène, notamment lors de la première scène qui est redoutablement efficace et où il rend hommage au Western spaghetti. Le réalisateur alterne de longues scènes de dialogues parfaitement écrites avec des scènes d'action assez courtes mais diablement efficaces et violentes. Celles-ci versent d'ailleurs souvent dans le gore volontaire, avec des effets spéciaux très réalistes. Les acteurs sont tous excellents, avec notamment un Brad Pitt ("Se7en", "Kalifornia", "Fight Club") assez amusant, notamment lorsqu’il parle italien. Mais les acteurs les plus surprenants ne seront pas forcément les plus attendus. En effet, la surprise vient notamment de Eli Roth, le réalisateur des "Hostel", qui est ici bluffant ou encore de Christoph Waltz ("Tatort") qui est éblouissant dans le rôle du colonel Hans Landa, un officier nazi sadique et polyglotte. La distribution est internationale et on notera aussi la présence non négligeable des jolies actrices talentueuses, Diane Kruger ("Mon idole", "Troie", "Joyeux Noël") et Mélanie Laurent ("Je vais bien, ne t'en fais pas", "La Chambre des morts") et des acteurs Daniel Brühl ("Good Bye, Lenin!") et Til Schweiger ("Far Cry") également excellents. On notera en outre un autre petit clin d'œil au film original, avec la présence de Bo Svenson en colonel américain dans le film de propagande "La fierté de la nation" réalisé par Eli Roth et de Enzo G. Castellari en général allemand. Le film regorge de qualités et on passe évidemment un agréable moment à le visionner, mais toutefois on peut regretter que celui-ci soit parfois un petit peu trop bavard. Certaines scènes auraient gagné à être un peu plus courtes, même si à contrario sur certaines scènes les dialogues amènent une véritable tension. Tarantino signe avec ce film, un scénario à la construction beaucoup plus simple que dans la plus part de ses films précédents, puisqu'il n'y a pas ici de déconstruction temporelle, le film est donc peut-être plus facile à suivre...
Les avis sur ce film sont assez partagés. Moi, en tous cas, je l'ai apprécié, mais on pourra tout de même reprocher à Tarantino de ne plus trop nous surprendre... Un film, à voir donc, mais à réserver à un public pas trop sensible quand même, car certaines scènes sont bien violentes!
|