Adaptation du comic’s culte de la "Marvel", ce "Iron Man" était quand même attendu au tournant et le résultat aura de quoi rassurer puisque le réalisateur Jon Favreau aura réussi à garder l'essentiel du matériau d'origine sans tomber dans la caricature ou stagner dans un premier degré morne pour donner une vraie vie au métrage et à ses personnages, quitte à laisser le temps à l'intrigue de s'installer et donc à réduire les phases d'action pure, celles-ci demeurant par ailleurs quelque peu décevante.
Le script va suivre la rédemption d'un milliardaire marchand d'armes sans scrupules qui suite à un enlèvement en Afghanistan, va se rendre compte du véritable rôle de son entreprise dans la guerre et décider de remédier à cela en endossant l'armure de l'Iron Man.
Dans sa séquence introductive le métrage va avancer son personnage principal, encore pour l'instant inconnu, escorté par des militaires américains en plein désert afghan pour rapidement tomber dans une embuscade au cours de laquelle il va être gravement blessé par un missile explosant juste à côté de lui, laissant alors l'intrigue revenir quelques heures auparavant pour se lancer dans une présentation en bonne et due forme de ce Tony Stark, créateur et marchand d'armes, mais surtout milliardaire rock'n'roll préférant le jeu, la boisson et les femmes aux cérémonies mondaines.
Cette entame du film aura le mérite de mettre en avant le côté superficiel et imbu de sa personne de Tony Stark au travers de quelques séquences souriantes, volontairement caricaturales (celle dans l'avion notamment) mais également spectaculaire (la démonstration d'un nouveau missile), pour en faire malgré tout un personnage certainement pas antipathique et qui deviendra au contraire de plus en plus attachant au fur et à mesure que l'on va avancer dans le récit.
Ensuite, nous allons retrouver Stark, qui aura survécu à l'explosion grâce à un implant d'un autre prisonnier, Yinsen, et sera fait prisonnier de terroristes afghans qui vont lui demander de recréer pour lui ce nouveau missile révolutionnaire, mais avec l'aide de Yinsen et sans sa faire prendre (alors qu'ils sont constamment surveillés par des caméras), il va se confectionner une armure lourdement équipée en armes qui va lui servir à s'évader pour la première séquence réellement forte en action du métrage.
Une fois rentré au pays, Stark va se mettre en tête d'arrêter la création d'armes de guerre de l'entreprise familiale, ce qui ne sera pas du goût de tout le monde et notamment de Obadiah Stane, collaborateur de toujours de l'entreprise et qui se révélera sans surprise être le "méchant" du film. Pour ce faire Stark va recréer à nouveau une armure encore plus sophistiquée qui lui servira aussi bien pour régler certains comptes en Afghanistan que pour affronter son ennemi lors d'un final quand même décevant en étant plutôt rapidement expédié et surtout en manquant cruellement d'ampleur au niveau de l'action et d'un côté spectaculaire remisé au second plan.
Mais cela restera en adéquation avec la position du réalisateur qui aura préféré s'attarder sur ses personnages, voir même sur leurs relations et sur l'évolution de la personnalité de Stark, ainsi que sur la genèse de l'Iron Man plutôt que de nous servir uniquement des morceaux de bravoure sans profondeur et sans saveur. Et cela amènera le métrage sur des terrains originaux et développant des thématiques politiques certes ténues mais bien présentes, avec surtout cette prise de conscience de Stark, tandis que sa personnalité va bien évidemment évoluer (dans le bon sens), permettant même à l'intrigue de placer un début de romance platonique aussi charmant que souriant.
Le métrage fera également preuve d'un modernisme absolu en matière de technologies de pointe pour aider Stark dans ses créations et rendre possible et presque crédible l'inimaginable, saupoudrant même le tout de pointes d'humour liées aux comportements des robots.
L'interprétation est largement convaincante, portée par un Robert Downey Jr. endossant le rôle de Tony Stark avec un naturel et un charisme avéré, tandis que la distribution sera complétée par des seconds rôles efficaces. La Msie en scène du réalisateur est vive, dynamique et collera de près à l'action pour imposer des plans et des scènes virevoltantes, tout en sachant ménager parfois un petit suspense. Les effets spéciaux sont probants pour animer l'Iron Man et générer des cascades réussies.
Donc, ce "Iron Man" sera de bon augure pour cette nouvelle franchise naissante qui pourrait bien devenir incontournable si elle suit la même ligne de conduite que ce premier opus, avec on l'espérera quand même un aspect spectaculaire un peu plus présent !
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