|
Si la possibilité de voir à l'œuvre le mammouth, cet animal préhistorique imposant et capable de destruction massive avait de quoi attirer, le résultat à l'écran fera quand même déchanter, avec une créature aux apparitions très espacées et noyées au sein d'une intrigue privilégiant la comédie, avec heureusement des clins d'oeils et des situations référentielles souriantes.
Le script va laisser un mammouth conservé dans la glace et objet d'études dans un musée être réveillé par une force extraterrestre, laissant la bête s'échapper avec comme seuls adversaires deux agents du gouvernement épaulés par le directeur du musée et sa famille.
D'entrée le métrage va s'attacher à nous présenter ses personnages principaux et notamment le Dr Frank Abernathy, un chercheur travaillant dans son musée sur ce mammouth conservé dans la glace en l'examinant sous toutes les coutures, pour vite nous révéler le caractère tête en l'air de cet homme ayant oublié le seizième anniversaire de sa fille, celle-ci passant du coup sa journée avec Simon, son grand-père obsédé par les OVNI.
C'est dans ce contexte qu'après un générique amusant par son aspect "cheap" et rigolard une météorite va traverser le ciel et s'écraser dans le musée de Frank, juste à temps pour que celui-ci puisse, alors qu'il s'apprêtait à partir rejoindre sa fille, puisse découvrir la pièce ou logeait le mammouth détruite et la créature envolée, le spectateur ayant été témoin du réveil du mammouth qui aura eu le temps de s'attaquer à un gardien avec de filer sans que personne se s'en aperçoive.
La suite laissera largement le temps aux différents protagonistes de s'exprimer, entre ce Frank qui rejoindra sa fille et dont nous explorerons rapidement le passé douloureux avec la mort de sa femme, sa fille qui ne supportera plus les oublis de son père et préférera partir en cachette en compagnie d'un prétendant à une rave-party, tandis que le grand-père se retrouvera coincé entre son fils et sa petite-fille. Mais pendant ce temps-là, deux agents du gouvernement seront entrés en scène pour d'abord explorer le musée avant de partir à la recherche de Frank pour l'interroger.
L'intrigue restera ensuite bien prévisible pour d'abord laisser la mammouth s'en prendre aux participants de cette rave-party champêtre, vers laquelle Frank se dirigera pour récupérer sa fille en compagnie des agents du gouvernement, ceux-ci devant ensuite fomenter très rapidement un plan pour se débarrasser de la bête avant que le gouvernement rase la ville avant de détruire définitivement cette menace.
Hélas, le mammouth ne sera la vedette que du titre du film puisque les occasions de le voir à l'œuvre se feront dangereusement rares, minimisées en évitant soigneusement toute destruction urbaine de masse, passage quasiment obligé et vainement attendu ici, alors qu'en plus les attaques de cette créature ne seront jamais méchantes ou spectaculaires, et encore moins sanglantes, et même le final restera bien facile et plus qu'opportun dans la passivité de la bête. Et il ne faudra pas compter sur l'élément extraterrestre pour venir renforcer l'impact de l'ensemble puisqu'une fois passée l'exposition, il sera définitivement laissé à l'abandon.
Face à cette carence d'action et de spectacle, le métrage imposera un aspect comique parfois assez lourd avec ces "bons sentiments" aussi flagrants que superficiels et puérils, mais qui arrivera également régulièrement à devenir croustillant grâce à ces clins d'œil récurrents faits aux films d'extraterrestres au travers du personnage de Simon qui passera son temps à citer ses œuvres et films de références qui viendront appuyer sa passion pour les OVNI et qui sera confronté à des situations ouvertement burlesques. Mais le réalisateur s'amusera aussi à détourner d'autres poncifs du genre de manière souriante (le couple d'amoureux dans la voiture) et inattendue, pour un humour certes pas toujours très fin mais qui arrivera à dérider et à faire passer le temps de façon à éviter tout ennui.
Les protagonistes occuperont donc le terrain pour s'affirmer à l'écran tout en n'arrivant jamais à devenir franchement attachants à cause d'une certaine mièvrerie dans les sentiments exposés tournant autour de la famille, mais on pourra compter sur les personnages secondaires pour véhiculer encore et toujours cet humour omniprésent, entre ce trio de policiers locaux stupides ou encore ce médecin officiant dans une morgue dans laquelle il conserve une main coupée ayant une vie propre dans la lignée évidente d'"Evil dead 2", l'ensemble bénéficiant d'une interprétation cohérente, facilement dominée par Tom Skerritt dans le rôle savoureux de Simon, tandis que les mignonnes Summer Glau et Leila Arcieri apporteront une touche sensuelle appréciable.
La mise en scène du réalisateur est par contre très classique, sans fioriture ni effet pour suivre l'action sans réel dynamisme. Les effets spéciaux sont mitigés, avec une animation numérique du mammouth très basique et visible qui viendra gâcher son apparence plutôt graphique, laissant quelques autres effets, telle cette main dotée d'une vie propre, être heureusement plus probants.
Donc, ce "Mammouth" ne tiendra évidemment pas toutes ses promesses en sous-exploitant largement sa créature, mais apportera une certaine fraîcheur grâce à son humour bien présent !
|
