Dans ce premier long métrage réalisé seul par Federico Fellini ("La Dolce Vita", "Huit et demi", "Amarcord"), on trouve déjà la plus part des éléments que l'on retrouvera par la suite dans les œuvres du cinéaste italien. "Le Cheik blanc" a reçu un accueil mitigé à sa sortie en 1952, pourtant pour une première œuvre, il n'y a pas grand chose à redire. Le scénario est assez simple, il s'agit d'un jeune couple provincial qui se rend à Rome pour son voyage de noces. Le mari a tout planifié leur séjour, avec un programme guère réjouissant, alors que la jeune épouse a un tout autre désir en tête, celui de rencontrer son idole, le Cheik blanc, le personnage d'un roman-photo qui la fait rêver. Cette rencontre bouleversera complètement leur week-end et les illusions de la jeune femme... Le film accumule les situations cocasses et amusantes, avec un rythme soutenu. Les personnages sont caractéristiques des films de Fellini, souvent assez caricaturaux. On notera principalement l'interprétation de Alberto Sordi ("Les Vitelloni", "La Grande Pagaille", "Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines") excellent dans le rôle du Cheik blanc, Brunella Bovo ("Miracle à Milan") très bien en jeune femme naïve et Leopoldo Trieste ("Les Vitelloni", "La Baie sanglante", "Le Clan des Siciliens") parfait en époux bafoué. Giulietta Masina ("Sans pitié", "La Strada", "Les Nuits de Cabiria") la femme du cinéaste, a également ici un petit rôle, celui de Cabiria, une prostituée, un rôle que Fellini lui redonnera quelques années plus tard dans "Les Nuits de Cabiria". La musique est de Nino Rota ("Le Parrain", "La Dolce vita", "Plein soleil", "Rocco et ses frères") qui signe ici une partition typique des œuvres de Fellini, dont il sera le compositeur attitré. On peut regretter que le réalisateur italien n'aille peut-être pas au bout de ses idées, mais toutefois "Le Cheik blanc" est un film agréable à suivre, même s'il reste une œuvre mineure dans la filmographie de Fellini.
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