David Cronenberg ("Dead zone", "Videodrome", "La Mouche", "A History of Violence") signe avec "Spider", un très bon film sur la folie servi par un excellent casting dont l'interprétation est vraiment convaincante. Le scénario est plutôt simple, mais le film est pourtant assez complexe, car on navigue constamment entre la réalité, les souvenirs et l'imagination du personnage principal. Ralph Fiennes ("La Liste de Schindler", "Le Patient anglais", "The reader") est remarquable dans le rôle de Spider, le héros, présent dans quasiment toutes les scènes du film. Il faut dire que l'acteur tenait vraiment à jouer ce rôle et qu'il était sur le projet bien avant le cinéaste. Gabriel Byrne ("Usual Suspects", "Stigmata") dans le rôle du père de Spider est également excellent, de même que Miranda Richardson ("Sleepy Hollow", "Harry Potter et la Coupe de feu"), impressionnante de part la diversité de ces deux rôles, puisqu'elle joue ici à la fois le rôle de Mrs. Cleg, la mère de Spider et celui de Yvonne, une prostituée. La réalisation de David Cronenberg est comme d'habitude impeccable et inspirée. Le rythme est lent et pesant et plus on avance dans le film, plus on se demande ce qui est réel ou non. Le cinéaste sème le doute dans notre tête et nous fait vivre un véritable voyage dans la folie. Mais, même si le film est assez complexe, il reste abordable et on est tout de même assez loin de la complexité d'un "eXistenZ". Le réalisateur est arrivé tardivement sur le projet de cette adaptation du roman de Patrick Mc Grath, mais il a vraiment apporté son empreinte au film et son style est tout de suite reconnaissable. Le héros, dans le film, construit un puzzle qu'il finira par détruire avant de l'avoir achevé et le réalisateur a un peu construit son film comme cela, comme s'il assemblait un puzzle, qui restera inachevé à la fin du long métrage, afin que chacun se fasse sa propre interprétation du film.
"Spider" est donc un bon Cronenberg, très recommandable, même si ce n'est pas l'un de ses meilleurs films.
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