Petit film de "sexploitation" de la fin des années soixante, ce "A good time with a bad girl" réalisé par Barry Mahon (qui oeuvra beaucoup dans le genre), ne pourra s'appuyer que sur une intrigue simpliste et sans réel enjeu malgré les sous-entendus réitérés tout au long du film pour au final n'offrir que quelques séquences sensuelles mollassonnes et répétitives.
Le script va suivre la tentation vécue par un homme d'affaires coincé à Las Vegas suite à sa rencontre avec une très jeune femme espiègle et libérée.
Après un générique avançant une demoiselle à moitié nue en train de danser, histoire de mettre le spectateur dans l'ambiance, le métrage va nous présenter la situation avec cette voix-off appartenant au personnage principal, Mr Cabot, qui va nous décrire son mariage routinier tout en présentant sa future tentatrice, Susan, une jeune femme de dix-huit ans présentée comme n'ayant aucune morale, pour ainsi mettre en avant le hasard de la destinée qui va provoquer leur rencontre.
Mais avant cela, nous allons suivre Susan déambulant dans les rues de Las Vegas, pour un lèche-vitrines quelque peu fastidieux cherchant surtout à avancer les stéréotypes de la ville avec ces casinos et autres machines à sous, tandis que pendant ce temps-là Mr Cabot en route pour une réunion importante, va devoir faire une halte forcée dans la ville, la tempête empêchant son avion de poursuivre sa route.
C'est ainsi qu'il va louer une chambre d'hôtel avec piscine particulière à l'intérieure, tentant grâce à cet argument de faire venir sur place son épouse dans l'espoir de raviver la flamme, mais ce sera un échec puisque sa femme préférera rester chez elle et assister à une réunion de son club de jardinage. Bien entendu, le réalisateur se montrera sarcastique pour décrire le couple Cabot et leur relation apparemment sur le déclin, faisant du coup de Cabot une proie idéale de la ville de tous les vices. Et justement, ne souhaitant pas rester enfermé dans sa chambre d'hôtel, Cabot va aller faire un tout en ville. Ce sera là, toujours par le plus grand des hasards (la voix-off de Cabot insistant même largement), qu'il va rencontre Susan, celle-ci venant de gagner le jackpot à une machine à sous et Cabot se trouvant dans les parages, va venir la féliciter et lier connaissance. Susan n'ayant rien à faire et ne connaissant personne va se raccrocher à cet homme d'âge mûr, l'accompagnant d'abord jusqu'à l'aéroport puis dans un snack pour manger un hot-dog avant de l'attirer dans une soirée festive dans la ville qui se finira dans la chambre d'hôtel de cabot pour une baignade dans sa piscine qui se terminera en embrassades.
L'intrigue éludera la nuit, sans donc que nous sachions si les deux protagonistes ont succombé aux plaisirs de la chair pour laisser quelques situations insister sur la différence d'âge flagrante existante entre eux de manière plus ou moins humoristique, avant qu'une virée dans un ranch afin d'y faire une promenade en cheval permette à Susan de rencontrer un cow-boy trop attentionné pour être honnête qui va les inviter à une soirée ayant lieu le soir même.
Cette soirée sera le point d'orgue érotique du métrage puisque ce sera en fait à une orgie que seront convié Cabot et Susan, la jeune femme succombant facilement aux charmes du cow-boy et d'une de ses amies largement intéressée par Susan, tandis que Cabot, dégoûté par l'ambiance perverse régnant sur place, va préférer quitter les lieux.
Le métrage va alors suivre aussi bien Susan qui sera massée par un étrange appareil vibrant aux mains de l'amie du cow-boy, celui-ci ne tardant pas à venir rejoindre le duo, que d'autres protagonistes se livrant à des ébats à plusieurs, pour là aussi tenter une approche humoristique plutôt foireuse, d'autant que l'érotisme de ces séquences restera souvent sage, en se contentant presque uniquement de suivre ces demoiselles évoluant topless et dansant langoureusement.
Le dernier acte verra Susan revenir vers Cabot pour tenter de se faire pardonner et enfin de coucher avec lui, mais l'homme ne cédera pas et préférera quitter Las Vegas pour reprendre sa vie routinière, sans oublier de lancer un message moralisateur à l'encontre des filles de petite vertu mais tout en indiquant que cette halte à Las Vegas lui sera inoubliable.
La relation entre ces deux personnages que tout oppose sera hélas bien succinctement exploitée pour uniquement tenter un humour souvent lourd et facile au travers des expressions "jeunes" de Susan qui ne plairont pas à Cabot, mais justement ce sera également cette fraîcheur qui provoquera son émoi, même s'il fera intérieurement souvent le parallèle avec sa propre fille du même âge que Susan, ce qui ne l'empêchera pas d'être jaloux et de le montrer lorsque le cow-boy s'intéressera de près à sa protégée.
Et même si le métrage proposera plusieurs plans de nudité mettant en scène cette Susan qui ira se baigner à moitié nue ou qui s'exhibera aux côtés de Cabot à moitié nue dans son lit, ce sera cette soirée organisée par le cow-boy qui restera la plus érotique et presque osée, avec même des sous-entendus lesbiens et même homosexuels, mais le côté graphique n'ira jamais très loin, malgré ce gros plan ne ressemblant à rien sur ces deux corps forçant l'imagination à définir quelle partie de l'anatomie est exposé, pour laisser ces relativement jolies demoiselles s'exhiber pour des scènes de danse souriantes mais hélas trop répétitives.
Le réalisateur aura aussi tendance à multiplier les plans de la ville de Las Vegas dans un élan touristique qui deviendra par contre vite lassant, avec ces enseignes lumineuses envahissantes et ces devantures de magasins et autres casinos qui viendront se mêler à l'intrigue de manière guère fluide et de la sorte ralentir une action qui n'en avait pas franchement besoin.
L'interprétation est juste cohérente, les acteurs ne paraissant pas vraiment investi dans leurs rôles, même Vincent Van Lynn, tandis que les jeunes femmes auront plus certainement été sélectionnées pour leur tour de poitrine que pour leur talent d'actrice, tandis que la mise en scène du réalisateur est souvent contemplative, parfois même tremblotante et peinera à dynamiser l'ensemble.
Donc, ce "A good time with a bad girl" pourra quand même décevoir en raison de la sous-exploitation de son intrigue et de ses possibilités, tout en avançant quand même quelques idées souriantes !
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