Réalisé en 1993 par Geoffrey Wright, "Romper stomper" est un film quelque peu devenu culte et notamment car la légende veut que c'est le film qui a permis à Russell Crowe d'être repéré par Sharon Stone, ce qui lui permettra de tourner dans "Mort ou vif". Le film, au scénario assez simple, aborde un sujet qui dérange, celui des skinheads néo-nazis. "Romper stomper" peut choquer par sa violence quasi omniprésente, mais même si elle est choquante dans les faits, elle demeure beaucoup moins brutale et graphique que dans "American history X" qui marquera beaucoup plus les esprits à ce niveau. En visionnant le film, on peut difficilement ne pas penser à certains films comme "Orange mécanique" ou "Class 1984" qui semblent avoir eu une influence sur celui-ci. En effet, la scène de l'agression de deux asiatiques dans les couloirs du métro par la bande mené par Hando (Russell Crowe) fait vraiment penser à la scène de l'agression du clochard dans le film de Kubrick, de même que le rôle de Hando fait quant à lui, penser à celui de Stegman dans le film de Mark L. Lester. L'interprétation de Russell Crowe est convaincante et il profite bien de son physique imposant, même si dans le genre, Tim Roth avait été encore plus convaincant dans "Made in Britain". Jacqueline McKenzie joue également très bien dans son rôle de Gabe, une jeune femme au passé douloureux. Mais l'acteur qui tire vraiment son épingle du jeu, c'est le regretté Daniel Pollock dans le rôle de Davey, qui apporte un côté vraiment humain et crédible à cette bande de paumés qui cherche des repères en suivant Hando, seul personnage réellement concerné politiquement. En effet, Hando semble être le seul à être vraiment fasciné par Hitler et le fascisme, les autres quant à eux semblent plus le suivre pour faire parti de son gang que par conviction. Un des personnages les plus marquants du long métrage est le jeune adolescent avec le mot "skins" et une croix tatoué sur le front, qui fait tout pour suivre la bande même s'ils essayent de le protéger en l'écartant de leurs méfaits. Le racisme est également un des sujets principaux du film, les skinheads s'en prenant constamment ici aux vietnamiens qu'ils considèrent comme des envahisseurs. La fin du film est réussie, mais sans surprise, leurs méfaits ne pouvant que les mener à leur perte...
Pas de réel danger que les jeunes soient influencés en regardant "Romper stomper", car les skinheads sont montrés ici de façon peu reluisante, mais peut-être d'ailleurs de façon un peu trop caricaturale. Le film atteint tout de même son but en étant suffisamment dérangeant, même s'il aurait pu l'être plus.
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