Malgré son titre aussi alléchant qu’abusif, ce "La revanche des vierges" n'exploitera qu'un érotisme vraiment plus que timide au sein d'un intrigue classique de western, pour un film qui restera comme l'un des pionniers de la "sexploitation" alors balbutiante.
Le script va laisser quelques cow-boys partir à la recherche d'une crique regorgeant d'or. Seul problème, cette crique est sur le territoire d'une tribu d'apaches uniquement composée de jeunes femmes bien décidées à conserver leur patrimoine.
Après une rappel de la situation de l'Amérique à l'époque de la célèbre "ruée vers l'or" (qui décima de nombreuses tribus indiennes, notamment du fait des espagnols) à l'aide d'une voix-off quelque peu sentencieuse accompagnée de plans suivant ces indiennes évoluant topless parmi des buissons, le métrage va revenir en ville pour prendre place dans un saloon où Pan Taggart, un chercheur d'or alcoolique radotera auprès de deux cow-boys, Mike Horton et Wade Condon, sa vieille histoire concernant la "crique d'or" où il aurait vu de l'or à la pelle, ce qui semblera intéresser au plus haut point un nouvel arrivant, Melvin Potter, à la recherche de la bonne affaire. Après s'être renseigné auprès du barman qui lui proposera pour un prix bien trop élevé de racheter le saloon, Melvin va entreprendre Taggart et se décider à monter avec lui et quelques hommes une expédition à la "crique d'or".
Cette nouvelle ne sera pas franchement du goût de Ruby, la femme de Melvin, qui finira pourtant par accepter la situation. C'est ainsi que quelques temps après, Taggart, Melvin, Ruby et les deux cow-boys du saloon vont quitter la ville, pour cette expédition de tous les dangers.
Rapidement mise en place, l'intrigue se focalisera ensuite sur le complot fomenté par Horton et Condon, bien décidés à dépouiller Melvin de son argent sans avoir à se rendre sur le territoire des indiens, pour installer de fait un léger climat de menace sur l'expédition, ce qui sera par ailleurs ressenti par Melvin qui l'exprimera en voix-off. L'arrivée de deux déserteurs empêchera le plan de Horton de fonctionner et ils devront composer avec ces nouvelles recrues qui s'entêteront à suivre le petit convoi, tandis que les femmes de la tribu indiennes ne vont pas tarder à épier ces visages pâles pour avoir ensuite tout le loisir de les tuer un par un à l'aide de leurs arcs qui enverront des flèches mortelles.
L'intrigue laissera quand même la petite troupe arriver jusqu'à cette "crique d'or", afin de laisser se vérifier les dires de Taggart, mais la joie de trouver de l'or sera de courte durée puisque les indiennes vont continuer leur œuvre de mort, pour ne laisser au final aucun survivant.
Le métrage avancera notamment le thème classique dans le western de la trahison et de la bassesse cupide de quelques uns des protagonistes, prêts à tuer pour s'approprier l'argent de Melvin puis l'or découvert, tandis que cet or semblera tourner le tête de tout le monde, au point d'oublier la présence des indiennes qui elles sauront mettre à profit cet état de fait pour frapper avant finalement de rendre l'or à la rivière dans une sorte de justice écologique bien avant l'heure.
Par contre, le métrage aura de quoi décevoir l'amateur d'érotisme torride, puisqu'il ne faudra pas oublier que la fin des années cinquante marqueront seulement le début de l'ère de la "sexploitation", faisant même du film innovant pour l'époque puisque ici les indiennes seront toutes et toujours représentée à moitié nues, les seins en avant lors des quelques séquences les mettant en avant, prêtes à lancer leurs flèches, et surtout pour une petite séquence de danse (qui sera reprise par ailleurs deux fois au cours du film) présentant ces demoiselles toute à leur avantage.
Alors bien sûr, ces minces élans graphiques auront de quoi faire sourire de nos jours, mais il ne faudra pas oublier de replacer le métrage dans son contexte historique pour pouvoir ainsi apprécier son audace aujourd'hui certes carrément relativisée mais qui aura avec quelques autres permis d'ouvrir la voie à tout un pan du cinéma d'exploitation de plus en plus graphique et généreux.
L'interprétation sera plutôt convaincante, sans surjouage inutile, tandis que la mise en scène de Bethel Buckalew, qui réalisera par la suite de nombreux autres titres de "sexploitation" et dont ce sera ici le premier métrage, est assez vive pour ne pas s'attarder sur les situations pour ainsi donner un rythme constant à l'ensemble.
Donc, ce "La revanche des vierges", évidemment désuet de nos jours, parviendra quand même à séduire par son charme suranné et son attitude innovatrice pour l'époque !
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