Maïwenn signe en 2006, avec ce film, son premier long-métrage en tant que réalisatrice et scénariste. "Pardonnez-moi" est un film à mi-chemin entre l'autobiographie et la fiction, puisque sans relater exactement ce qu'elle a vécue durant son enfance, elle s'en inspire tout de même beaucoup. La cinéaste a fait le choix ici de filmer en DV afin d'obtenir un effet reportage, ce qui s'avère être un choix judicieux, tellement rapidement on y croit. Il faut dire que le film transpire vraiment le vécu et est donc des plus crédibles. Ce qui est assez étonnant, si l'on compare son court métrage "I'm an actrice" et "Pardonnez-moi", c'est que son envie, voir son besoin de filmer et de réaliser, semble être lié au fait d'être enceinte. Ici, le fait de l'être, provoque le fait qu'elle veuille exorciser ses peurs et sa souffrance en exposant ce qu'elle a vécu au grand jour afin de pouvoir enfin se construire et ainsi pouvoir donner le meilleure d'elle-même à son futur enfant. En même temps, elle cherchera à découvrir les secrets de famille, au risque de blesser certains proches qui n'ont rien demandé, toujours dans un souci que la vérité éclate coûte que coûte. Le film comporte des scènes fortes plus ou réussies ou crédibles. Ainsi la scène du repas de famille, le jour de son anniversaire ne sera pas vraiment crédible, alors que la scène avec la poupée sera tout bonnement estomaquante. Le casting est dans l'ensemble très réussi avec des prestations très convaincantes de Maïwenn (dans le rôle de Violette), Pascal Greggory (dans le rôle du père), Hélène de Fougerolles (la soeur de Violette), Mélanie Thierry (la soeur cadette de Violette), Aurélien Recoing (dans un rôle très ambigu) ou encore Marie-France Pisier (dans le rôle de la mère). Seul regret à ce niveau, au vu des essais (présents sur le dvd) de Mélanie Thierry, on se dit que son rôle a été quelque peu sous exploité.
Pour un premier film, "Pardonnez-moi" est donc une vraie réussite, même s'il n'est pas parfait, sur le sujet délicat et tabou qu'est la maltraitance sur les enfants. Il devrait en revanche laisser certains spectateurs dubitatifs et choqués, alors que d'autres se sentiront malheureusement beaucoup plus concernés...
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