En suivant la logique de la vague de remakes qui secoue l'Amérique depuis quelques temps, il semblera normal que Jason Voorhees et la sage culte des "Vendredi 13" connaissent à leur tour une relecture, ce qui est chose faite avec ce "Vendredi 13" version 2009 reprenant certes tous les stéréotypes de la franchise (des meurtres plus ou moins sanglants, un peu d'érotisme) mais sur un ton résolument "fun" et en avançant un Jason Voorhees plus consistant.
Le script va laisser une bande de jeunes venir faire la fête dans la maison de campagne de l'un d'eux située au bord du lac "Crystal Lake" sans se douter qu'un assassin masqué rôde.
Le métrage va commencer par un flash-back retraçant la mort de Pamela Voorhees, une femme ayant sombré dans la folie meurtrière après la noyade de son fils Jason pour décimer les moniteurs responsables, mais sa dernière victime sera récalcitrante et la décapitera, revisitant ainsi le final du premier volet de la saga avant de se lancer dans une longue introduction qui suivra un premier groupe de jeunes partis camper au abords du lac maudit pour ne pas tarder à être massacrés les uns après les autres par un gaillard portant un sac à patates sur la tête.
Cette première partie restera évidemment et volontairement classique reprenant à son compte la thématique simpliste de la franchise pour avancer aussi bien un humour gras et orienté vers le sexe qu'un érotisme guère osé et quelques meurtres filmés en hors-champ ou peu sanglants dans ce qui pourra ressembler à une caricature courte de certains épisodes réactualisée au goût du jour tout en se permettant de piocher dans ici ou là pour reprendre des éléments des films originaux.
Ce ne sera qu'ensuite que le métrage va s'intéresser à la présentation des principaux personnages avec d'abord Clay, le frère de l'une des victimes vues juste auparavant parti à la recherche de sa sœur et furetant aux abords de "Crystal lake", puis avec ce groupe dominé par Trent, un jeune bourgeois hautain et fier de lui et de sa richesse qui aura décider d'emmener quelques uns de ses amis dans le chalet familial situé juste au-dessus du lac. Cette présentation privilégiera les "bons mots" qui arriveront à devenir souriant par leur grossièreté et avec cet aspect caricatural qui ressortira de chacun de ces protagonistes typés au possible, tandis que Jason Voorhees va continuer son œuvre macabre, ce qui lui permettra au passage de trouver le masque de hockey emblématique du boogeyman, avant d'aller s'attaquer à ces nouvelles victimes en puissance.
A la décharge du film, on pourra toujours évoquer le fait qu'un "Vendredi 13" restera toujours un "Vendredi 13", avec ses passages obligés, une intrigue minimaliste et des enjeux limités, mais ici on sentira bien qu'un effort à été produit à tous les niveaux.
Déjà l'intrigue en elle-même sera quand même plus fouillée, avec ce Clay parti à la recherche de sa sœur et qui en plus de voir affronter l'hostilité de Trent puisque leur destin se croiseront obligatoirement, mais ce sera surtout du côté de Jason Voorhees que le métrage fera un effort conséquent pour ne pas le mettre en scène uniquement lors de séquences de mises à mort. En effet, nous aurons le loisir de découvrir son antre souterrain (idée originale et plutôt bien pensée) et surtout le tueur fera preuve d'une intelligence complètement absente jusqu'ici puisqu'il tendra des pièges à ses victimes et deviendra même un chasseur émérite, tout en faisant preuve d'une force mais surtout d'une agilité et d'une vivacité inconnues jusqu'alors. Cela aboutira à une présence à l'écran plutôt charismatique, même si on pourra regretter que la scène-clé du film avec la découverte du masque de hockey ne soit pas vraiment à la hauteur de nos espérances en étant trop rapidement expédiée.
Le réalisateur Marcus Nispel parviendra également dans la seconde partie du film à peaufiner quelques effets de surprise lors des apparitions de Jason qui atteindront leur but tandis que les meurtres seront bien plus graphiques et saignants mais par contre, le suspense global du film ne décollera jamais, les survivants étant facilement identifiés tôt dans l'intrigue et même si la mort d'un des derniers survivants pourra quand même surprendre puisque ce personnage aura été largement exposé.
L'interprétation est plutôt convaincante même si un certain surjouage planera tout au long du métrage, tandis que la mise ne scène de Marcus Nispel sera dynamique pour donner un rythme croisant et alerte à l'ensemble, sans succomber aux plages d'exposition ennuyeuses qui constituaient un des principaux défauts des premiers films de la franchise, bien aidé il est vrai par cet humour à base de dialogues crus. Les effets spéciaux sont probants pour diverses mutilations et autres coups de machettes violents et meurtriers, mais tout en étant largement plus graphique que certains de ses prédécesseurs, le métrage ne versera pas non plus dans une débauche de gore.
Donc, ce "Vendredi 13" version 2009 remplira facilement son contrat nous nous offrir un nouvel épisode synthétisant les premiers films de la sage d'un Jason Voorhees plus en forme que jamais !
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