Réalisé en 1955 par Nicholas Ray, Johnny Guitar est un western complètement atypique. Dans une ville où le train va bientôt passer, il est avant tout question de rivalité entre deux femmes. Ce qui est rare dans le western car d'habitude le pouvoir est détenu par les hommes.
Ici, Nicholas Ray dresse le portrait de deux femmes fortes : d'une part Vienna qui s'est récemment installé et possède un saloon ; d'autre part Emma qui jalouse Vienna par sa réussite et surtout par le fait qu'elle est aimée par le "Dancing Kid".
C'est à partir de la confrontation de ces deux femmes que l'on va assister à un formidable drame humain, qui va être sublimé par les superbes couleurs du film, par ces paysages qui rappellent à l'homme qu'il n'est rien ou en tout cas peu de choses, par la bande son très mélancolique.
Tous les acteurs du film sont extraordinaires, à commencer par Joan Crawford dans le rôle de Vienna : elle agit toujours avec courage, se comporte comme un homme dans un monde d'hommes mais elle n'oublie pas d'être une femme, notamment dans ses rapports avec le fameux Johnny Guitar ou encore lors de cette scène où elle attend ses détracteurs en robe dans son saloon, en jouant du piano.
Mercedes McCambridge est également très bonne dans le rôle de cette femme obnubilée par l'idée de faire disparaître Vienna. Elle est vraiment dangereuse, notamment dans sa capacité à haranguer les foules.
Dans le rôle de Johnny Guitar, Serling Hayden est excellent : il ouvre son coeur à celle qu'il a toujours aimé et il n'a de cesse de la protéger, au péril de sa vie.
Plus qu'un simple western, Johnny Guitar est un drame intense, qui marque forcément le spectateur.
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