Ce sera en versant allégrement dans le gore que ce "100 tears" va venir offrir au genre un nouveau clown tueur, pour un résultat heureusement plus que saignant mais souffrant d'un rythme irrégulier plombé par une enquête guère passionnante.
Le script va laisser deux pseudos enquêteurs d'un journal à scandales partir à la recherche d'un mystérieux assassin grimé en clown pour massacrer ses victimes afin de se venger d'un passé douloureux.
Après une courte séquence d'introduction montrant une demoiselle ligotée hurlant face à un clown qui va se tirer une balle dans la tête, le métrage nous présentera ses deux personnages principaux, Mark et Jennifer, deux reporters du "Midnight Star", un journal à scandales avançant aussi bien des articles sur les aliens que sur la possibilité de faire naviguer à nouveau le "Titanic", que nous allons découvrir en pleine quête d'inspiration pour rendre en temps et en heure l'article phare du prochain numéro. Cette présentation sa voudra humoristique en se gaussant facilement de cette presse particulière pour mettre en scène ces deux personnages bien mal assortis, puisque Mark sera un goujat ventripotent, tandis que Jennifer sera plus distinguée et plus mignonne. Mais ces deux compagnons uniquement liés par une amitié platonique, contrairement à ce que laissait à penser leur agencement initial, vont décider, sous l'impulsion de Jennifer, de se lancer dans une enquête sur les serial-killers. Et comme par hasard, pendant ce temps-là, un massacre va avoir lieu dans un centre de désintoxication du coin.
En effet, après avoir très vaguement mis en avant quelques uns des résidents de ce centre, un clown armé d'une machette démesurée va faire irruption sur place et se lancer dans un carnage plus que généreux en matière d'hémoglobine puisque les décapitations, éventrations et autre crâne fendu dans le sens de la hauteur vont se succéder pour imposer des plans gore volontaires et outranciers, parfois même gentiment provocateurs (le meurtre de la jeune handicapée).
Après cette tuerie jouissive quelque peu prolongée puisque le clown aura ramené du travail chez lui, en l'occurrence deux victimes qu'il va achever dans son antre, l'intrigue va à nouveau retrouver Mark et Jennifer qui vont venir enquêter sur ce massacre et du coup se lancer sur la piste d'un clown tueur sévissant depuis des années sans jamais avoir été arrêté, ce qui les amènera à rencontrer des forains et notamment Drago, un nain qui en saura plus qu'il ne voudra bien en dire au départ. Enfin, l'intrigue va également mettre en avant un autre personnage, une demoiselle étrange et aimant s'auto-scarifier nommée Christine.
Hélas, la partie centrale du métrage va quasiment uniquement se concentrer sur des péripéties liées aux deux journalistes, délaissant le clown qui ne fera que de brèves apparitions (toujours sanglantes), pour préférer un humour quelque peu lourdingue et parfois même répétitif et il faudra ainsi compter sur un dernier acte à nouveau très gore pour venir inverser la tendance et nous offrir à nouveau des meurtres généreux et rendus encore plus débridés et jubilatoire grâce à un élément bien décapant de l'intrigue.
De plus, cette histoire de clown sévissant sans que personne ne fasse le rapprochement fatal avant les deux reporters pourra paraître bien tirée par les cheveux et n'offrira qu'un prétexte sans saveur au meurtrier qui bien entendu se vengera un peu, mais trucidera surtout au hasard ceux qu'il croisera et heureusement donc que le look choisi pour ce meurtrier clownesque fera son petit effet, avec notamment cette machette énorme et cette attitude monolithique qui le rapprochera avantageusement des tueurs classiques du "slasher".
Par contre, les autres protagonistes demeureront fades et sans réelle saveur car si les vannes et autres grossièretés du duo vedette du film pourront faire sourire au départ, elles finiront par lasser, tandis que les victimes n'auront pas le temps d'exister à l'écran, laissant finalement seule cette Christine avoir un minimum de charisme, de folie excessive et d'hystérie pour apporter un peu de piment à l'ensemble.
Mais l'amateur de gore sera venu chercher des meurtres sanglants et à ce niveau-là le métrage ne sera pas décevant, nous gratifiant de scènes sanglantes variées, graphiques et parfois même originales (les pieds coupés) au milieu des nombreuses éventrations, amputations et autres décapitations.
L'interprétation est ici quand même laborieuse, avec un amateurisme parfois pesant et seule la mignonne Raine Brown, une "scream queen" du genre, parviendra à tirer son épingle du jeu. La mise en scène du réalisateur est classique et sans réel effets de style pour suivre l'action sur parvenir à la rendre véritablement dynamique. Les effets spéciaux seront par contre plutôt probants pour verser dans un gore franc et graphique, presque outrancier et aux ficelles souvent peu voyantes.
Donc, ce "100 tears", destiné avant tout aux amateurs d'hémoglobine, aura de quoi satisfaire par ses nombreux débordements sanglants mais sera quand même décevant par son intrigue basique et pas franchement toujours passionnante !
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