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Plus qu’un simple remake du film de Paul Bartel datant de 1975, ce "Death race" ne fera que se servir de certains éléments narratifs et surtout du personnage principal pour installer une nouvelle intrigue certes débarrassée du ton mordant et sarcastique de l'original, mais qui gagnera en action pure extrêmement débridée et jouissive.
Le script va enfermer un ancien pilote de course dans une prison de haute sécurité au sein de laquelle est organisée la "Course à la mort", une compétition sans merci entre pilotes dotés de bolides surpuissants armés jusqu'aux dents, avec pour récompense la possibilité d'une libération.
Après un petit laïus écrit avançant un bien sinistre situation mondiale en 2012 avec un chômage et une criminalité records, et évoquant la création de cette "course à al mort" entre détenus, le métrage va d'entrée nous donner un aperçu des scènes d'action à venir en suivant deux bolides tout droit sortis de "Mad Max" se mitraillant dans une course folle, pour avancer ce pilote "Frankenstein" et sa co-pilote sous les tirs nourris de leur adversaire, Machine Gun Joe, à qui ils ne voudront pas offrir la victoire, "Frankenstein" préférant utiliser le siège éjectable pour sauver la vie de sa co-équipière avant de gagner, mais à quel prix puisqu'il franchira la ligne d'arrivée véhicule en feu et explosée.
Ensuite, l'intrigue va nous présenter son personnage principal, Jensen, un ouvrier d'une usine métallurgique fermant ses portes dans une ambiance houleuse qui va dégénérer avec l'arrivée du S.W.A.T., obligeant Jensen à faire le "coup de poing". Nous allons ensuite retrouver notre homme rentrant chez lui pour retrouver sa femme et son bébé dans une atmosphère bien plus calme, mais hélas pour eux, de mystérieux individus vont faire irruption, tuant la femme de Jensen avant de s'arranger pour lui faire porter le chapeau en lui plaçant l'arme du crime entre les mains. Arrêté, Jensen sera envoyé au pénitencier de "Terminal Island", lieu où se déroule la fameuse "Course à la mort".
Après quelques rapides situations typiques cherchant de toute évidence à mettre en avant l'aspect rude et martial de la vie dans cette prison, Jensen, en plus de déjà s'être fait quelques ennemis, va se voir proposer par la directrice, en tant qu'ancien pilote de course, de participer à la prochaine "Course à la mort" sous le masque de "Frankenstein" décédé mais dont elle souhaite continuer à utiliser le nom puisqu'il était le favori du public, espérant ainsi remonter l'audience du show que représente cette course barbare.
Plus ou moins contraint et forcé, Jensen va accepter et donc rejoindre l'équipe de "Frankenstein" en tant que mécanicien pour prendre ses repères et se préparer à vivre les trois épreuves de la course.
Cette mise en place de l'intrigue placera ce Jensen comme une victime du système n'ayant pas d'autre choix que de concourir, pour avancer autour de lui une équipe bien "humaine" et sympathique par rapport aux autres candidats et détenus, tous des brutes musclées sans état d'âme, ainsi qu'une co-équipière de charme (celle vue dans l'introduction), tandis que cette directrice jouera aussi bien la manipulation que sur les sentiments de Jensen pour le pousser à courir sous le masque de "Frankenstein".
L'intrigue pourra alors lancer la première épreuve, véritable tour de force extrêmement spectaculaire, jouissif et d'une violence franche dans ses cascades et autres accrochages sévères entre les différents participants tout en nous expliquant de fait les maigres règles existantes qui permettront entre autres aux pilotes de bénéficier de leurs mitraillettes et autres gadgets tels que fumigènes, huile à répandre sur le sol au carrément du napalm. Bien entendu Jensen en sortira indemne (ce qui ne sera pas le cas de tout le monde) mais désorienté car il pensera avoir reconnu les meurtriers de sa femme parmi les concurrents, orientant une partie de l'intrigue vers un sombre complot uniquement destiné à l'attirer dans cette prison pour remplacer "Frankenstein", ce qui lui donnera une motivation pour affronter la suite des événements avec encore plus de férocité mais en même temps en faisant preuve d'idées sournoises pour se jouer de ses ennemis, sur le parcours de la course et en dehors.
Comme on peut le voir il ne restera de l'œuvre original de Paul Bartel, il ne restera que le personnage de "Frankenstein" et l'idée de cette "Course à la mort", ici confinée à l'intérieur de la prison et non lancée à travers le pays, et le métrage vaudra surtout pour ces séquences de course, la sous-intrigue liée à la conspiration menée contre Jensen viendra certes apporter un peu de miment à l'ensemble mais demeurera classique et même prévisible.
Mais heureusement, ces séquences avançant les différentes manches de la "Course à la mort" vaudront largement le détour en étant terriblement efficaces, bourrines, prenantes et survoltées pour laisser se mesurer ces véhicules blindés au look lorgnant certes vers ceux de la série des "Mad Max" mais restant tout à fait réalistes. En plus dans cette course où tous les coups sont permis, le réalisateur va s'en donner à cœur joie dans la surenchère décapante pour ne pas hésiter à avancer quelques accidents et autres mises à mort surprenantes et extrêmement jouissives, sans jamais tomber dans la redite qui pourtant guettait. Et on pourra ainsi pardonner certains éléments moins impactants que prévus (le terrible participant surprise de la seconde manche par exemple) et un final couru d'avance.
Le réalisateur se permettra aussi une petite critique facile et sans équivoque du monde de la télé-réalité ici ouvertement caricaturée puisque ne visant que l'audience et le profit, mais cela se fera en collant parfaitement au ton du métrage, sans jamais ralentir l'action.
Les personnages seront carrément stéréotypés, entre ces détenus brutaux et violents, ce "doyen" sage et toujours de bon conseil et le personnage principal qui conservera une certaine morale fidèle à son grand cœur, l'ensemble bénéficiant d'une interprétation cohérente avec notamment un Jason Statham à l'aise dans un style de rôle qu'il connaît bien. La mise en scène de Paul W.S. Anderson est largement efficace, complètement adaptée au style du film pour suivre cette course menée tambour battant en collant à l'action de manière décomplexée et furieuse, tout en nous gratifiant de quelques passages gores bienvenus. Les effets spéciaux sont convaincants pour ces plans sanglants jouissifs, tandis que les cascades sont tout simplement bluffantes, d'un réalisme jamais démenti.
Donc, ce "Death race" offrira largement au spectateur ce qu'il était venu chercher, de l'action non-stop bien déchaînée bourrine, le tout servi par une intrigue sombre qui servira quand même de prétexte aux séquences de course tout en se permettant quelques écarts ironiques même si on restera évidemment bien loin de l'humour noir sarcastique de Paul Bartel !
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