Cinquante ans après l'adaptation cinématographique du roman d'Elmore Leonard par Delmer Daves, James Mangold ose s'attaquer à un western référence, qui plus est, un genre peu prisé dans le cinéma actuel.
Ce face à face du bien et du mal revêt 2 visages quasi incontournables actuellement au cinéma, Christian Bale et Russel Crowe. On retrouve le premier, fermier et vétéran handicapé, qui se démène pour sauver sa ferme. Cet homme visiblement n'a pas beaucoup de chance, sans le sou, une femme qui ne croit plus vraiment en ses rêves, un fils malade et un autre qui le prend pour un lâche. Le second, voleur et tueur ne se pose pas beaucoup de questions sur la manière de s'enrichir. Ses manières très expéditives, épaulé il est vrai par sa bande sanguinaire, font de lui un ennemi extrêmement recherché. Sa capture met en évidence le talent de manipulateur qu'il exerce sur ses geôliers, ce charisme naturel nous rappelle par moment, maximus.
Cette volonté de réussir une mission suicidaire pour préserver ses valeurs et sa famille peut paraître un peu manichéen, mais jamais le réalisateur ne tombe dans la facilité. Le film se démarque des westerns traditionnels par une réelle réflexion sur certaines scènes et leur ambiguïté: ennemis dans les faits, le rapprochement est inévitable face à la mort et même si ils n'ont aucun point commun, un certain respect s'installe entre eux.
Ne boudons pas notre plaisir, ce western remplie largement sa mission de nous divertir. Les ingrédients de base sont bien présents, les paysages grandioses, les duels épiques, les méchants avec une vraie "tronche", l'action alternant parfaitement avec les scènes plus psychologiques, bref on ne s'ennuie pas un instant.
Christian Bale est impeccable, démontrant que sous ce visage monolithique, il est capable de véritables expressions et reste attachant jusqu'au bout, pour une fois on est vraiment attaché à son sort. Russel Crowe est épatant, son charisme naturel est tel, qu'un regard ou un léger sourire se suffisent à eux mêmes. Ben Foster est la grande révélation de ce western, il est même tout prêt de voler la vedette aux 2 stars, il y a du Lee van Cleef dans cet homme là, on frise le cabotinage à chacune de ses apparitions tant il incarne avec conviction le tueur sadique, vraiment jubilatoire.
Ce remake sur la volonté et l'intégrité méritait mieux que l'accueil plutôt tiède du public lors de sa sortie cinéma. La vidéo permettant de rectifier le tir, ce serait dommage de passer à côté.
|