Réalisé en 1967 par Nagisa Oshima, Eté japonais : double suicide est certainement l'un des films les plus énigmatiques de ce grand cinéaste japonais.
Le début du film pourrait avoir inspiré Danny Boyle avec son fameux 28 jours plus tard dans la mesure où on a l'impression que la ville que l'on voit est vidée de ses habitants.
Le virage que prend le film est des plus étonnants. On se retrouve avec une jeune femme, tout juste majeure, qui cherche avant tout à satisfaire ses besoins sexuels alors qu'elle va cotoyer des hommes qui de leur côté ne s'intéressent pas au sexe mais à l'argent ou à la violence.
L'impression que l'on a en voyant le film est assez étrange car tous les personnages, mis à part l'unique femme, semblent être complètement désincarnés. Avec de nombreuses années d'avance, Oshima fait le même constat qu'un certain Kiyoshi Kurosawa, à savoir d'une société japonaise où la communication est devenue difficile entre les gens.
Pire, les hommes de Eté japonais : double suicide n'ont pas vraiment de but. Ils ne s'intéressent qu'à des objets qui finissent par les représenter : des fusils, des sabres, une télévision.
La fin du film est à l'image du film : sans espoir.
Difficile d'avoir un point de vue bien tranché sur ce film. Si les cadrages sont bons, la photographie en noir et blanc impeccable, les acteurs ne procurent pas vraiment d'émotion au spectateur (sauf à la fin du film). Et puis de nombreuses questions restent en suspens. Bref, Oshima réalise un film étrange qui aurait peut-être mérité un développement plus important.
Je terminerai en indiquant que ce film n'est pas facile d'accès.
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