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Réalisé en 1961 par Jerzy Kawalerowicz (connu du grand public pour son excellent péplum que constitue le film Pharaon), Mère Jeanne des anges se base sur les possédées de Loudun. Mais ici on se trouve en Pologne, dans un cloître du XVIIIème siècle, avec des nonnes qui sont possédées et un prêtre venu les exorciser.
S'il s'agit d'un pur film d'auteur qui n'st pas facile d'accès, Mère Jeanne des anges n'en reste pas moins un film fascinant. La mise en scène est d'une grande fluidité, le noir et blanc (et surtout la prédominance de blanc) utilisé par Kawalerowicz est superbe et les acteurs jouent parfaitement le rôle ambigu de personnes possédées par le démon. La performance de l'actrice jouant la soeur Jeanne est de ce point de vue remarquable. Il faut dire que Kawalerowicz a parfaitement alterné plans larges et plans serrés où il insiste sur le visage des protagonistes.
D'une certaine façon, Mère Jeanne des anges peut se targuer d'être le premier film de nonnes.Les diables de Ken Russel lui est d'ailleurs postérieur.
Mais ce film est également une réflexion intéressante sur la notion de liberté. On voit clairement que certaines de ces nonnes ne veulent pas être cantonnées à des religieuses qui ne font que prier Dieu. la relation entre le prêtre et la soeur Jeanne est bien révélatrice de pulsions sexuelles inassouvies. La liberté, à tous points de vue, est au coeur des préoccupations du film.
Au final, voilà une épure qui reste à réserver aux amateurs de films d'auteur car on est tout de même assez loins des oeuvres érotiques que sont les films de "nunxploitation".
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