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Comptant parmi les pionniers du sous-genre des "WIP" (Women in prison), ce "Women in cages" en reprendra tous les stéréotypes pour suivre les déboires de son personnage principal en mêlant petites tortures, érotisme léger et univers carcéral rude dominé par une gardienne lesbienne sans merci, pour un résultat résolument attachant, rythmé et parvenant même à tourner certains de ses petits défauts en qualités.
Le script va suivre les malheurs d'une jeune américaine emprisonnée dans une geôle philippine suite à une sombre affaire de drogue, de son acclimatation à cet endroit sordide jusqu'à sa tentative d'évasion.
Le moins que l'on puisse dire c'est que le métrage ne va pas traîner pour installer son intrigue dans cette prison puisqu'il faudra à peine cinq minutes à l'héroïne pour se faire arrêter en possession de drogue dissimulée par son soi-disant petit ami dans son sac à mains. Mais cette introduction sera quand même déjà savoureuse pour suivre le parcours de cette pochette qui va transiter par un bateau (au nom exotique de "Zulu queen") servant de bordel jusqu'au sac de Rudy qui va tranquillement débarquer et aller retrouver Jeff, sa compagne américaine du moment suivant un combat de coq. Mais traqué par la police ce Rudy ne va rien trouver de mieux à faire que de dissimuler la drogue dans le sac à mains de Jeff avant de tenter vainement de s'enfuir, tout comme la jeune femme qui sera elle aussi arrêtée, sans comprendre pourquoi puisqu'elle ignorera tout des trafics de Rudy. Rapidement jugée, elle va se retrouver incarcérée au milieu de la jungle au "Pénitencier de l'enfer".
Reprenant pas à pas le principe du "WIP", nous allons donc suivre l'arrivée de Jeff en compagnie d'autres détenues, fouille corporelle, scène de douche collective à l'appui, sans oublier la première apparition d'Alabama, la gardienne en chef sadique qui va déjà montrer les dents et imposer son autorité.
Ensuite viendront les présentations avec ses trois co-détenues, Sandy et Stoke, deux américaines, ainsi que Theresa, une philippine, pour notamment avancer la toxicomanie de Stoke, tandis que Theresa semblera être la favorite d'Alabama, qu'elle partira retrouver le soir dans sa loge pour des ébats saphiques vaguement esquissés lors de petites séquences légèrement érotiques. C'est alors que Rudy, voulant se débarrasser de Jeff, qui pourrait témoigner contre lui, va s'arranger pour que Stoke, contre de la drogue, accepte de tuer Jeff.
Cela permettra au film d'assurer un spectacle plus souriant puisque bien entendu, chacune des tentatives échoueront invariablement, pas le manque d'adresse d'une Stoke droguée jusqu'au yeux ou en manque, ou tout simplement par "malchance". Mais bien entendu, d'autres figures obligées du sous-genre viendront apporter leur lot de rebondissements, avec crêpages de chignons assez violents et quelques tortures infligées aux récalcitrantes par cette Alabama décidément vicieuse et malsaine au possible. Cette atmosphère ne plaira pas bien entendu à Jeff qui va fomenter un plan pour s'évader en compagnie de ses co-détenues.
Au travers des mésaventures de Jeff, le métrage va s'appliquer à nous dépeindre la vie dans ce pénitencier sordide où régnera la violence et le sadisme d'Alabama, qui n'hésitera pas frapper sans raison les femmes sous sa domination, tout en se servant d'une salle de torture pour assouvir ses pulsions, en écartelant "gentiment" ses victimes, ou encore en leur envoyant de l'électricité dans le corps, par exemple, pour quelques séquences de tortures n'allant jamais très loin en préférant les sous-entendus au graphisme, pour punir celles qui iront vraiment trop loin en les enfermant dans le "trou", une cuve nauséabonde souterraine remplie de sangsues et autres immondices.
Mais au-delà de l'intrigue principale, le métrage se perdra hélas parfois en sous intrigues pas forcément passionnantes (la lutte de Theresa pour rester la "favorite" d'Alabama, par exemple, ou encore la déroute de deux fuyardes) pour heureusement se recentrer lors de la seconde partie dédiée aux préparatifs et à l'obligatoire tentative d'évasion qui débouchera sur un final quelque peu moralisant (le sort réservé à Stoke et à Alabama, par exemples, constituant un retour aux sources de son passé glauque) mais jouissif.
S'il n'ira jamais très loin dans l'aspect graphique, le métrage demeurera quand même assez violent et sadique dans ses situations, avec les tortures déjà évoquées, les brimades diverses et un certain volontarisme dans les événements, comme pour ces viols collectifs de la dernière partie du film, tandis que l'érotisme sera certes guère osé mais restera omniprésent pour très régulièrement dénuder les poitrines des détenues, et ce à la moindre occasion.
Les personnages offriront au métrage un "plus" non négligeable, avec évidemment cette Alabama cruelle et sans pitié, même envers son ancienne protégée, tandis que les détenues principales nous offriront des tempéraments bien trempés pour devenir rapidement globalement attachantes, avec la rébellion de Stoke par exemple, qui osera refuser les avances d'Alabama quitte à subir la torture, mais c'est ici que résidera également le principal défaut du métrage, avec une héroïne niaise au possible (en allant jusqu'à oser évoquer les dures conditions de vie au pénitencier à des visiteurs officiels, avec les conséquences attendues), peu ou pas du tout expressive et qui sera la seule à laisser le spectateur de marbre.
L'interprétation est donc plutôt probante, avec la prestation haute en couleurs de Pam Grier, qui deviendra par la suite la reine de la "Blaxoitation", tandis que les jeunes actrices jouant les détenues offriront surtout leur jolie minois et leur plastique avantageux à la caméra, avec donc juste l'erreur de casting de Jennifer Gan pas vraiment à sa place pour interpréter le personnage central du film. La mise en scène du réalisateur Gerardo de Leon est appuyée, scrutant bien ce qui se passe à l'intérieur de ce "pénitencier de l'enfer" mais passera certainement trop vite sur les détails osés ou sadiques tout en présentant quand même quelque petites maladresses dans les cadrages.
Donc, ce "Women in cages" se révélera être plus que divertissant, attachant même dans la description volontaire et cherchant à être le plus sordide possible de cet univers carcéral typique du "WIP" tout en nous offrant un brin de sadisme et un érotisme léger appréciables !
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