Cette version remasterisée image et son est l'occasion rêvée de se refaire une projection de ce petit bijou de John Carpenter.
Ce dernier reste à mes yeux le Mac Gyver du cinéma, quand on regarde sa filmographie, ce génie de la série B "Grand Luxe" développe des trésors d'imagination pour rendre ses films fauchés en superproduction. Il détient ce qui manque terriblement aujourd'hui à Hollywood, l'imagination. Certes, même si ce film ne peut nier d'être le fils spirituel de "La chose d'un autre monde", on est en présence d'un film d'horreur qui a depuis ses 27 ans, acquis ses lettres de noblesse. Le seul regret reste le désaveu du box office, qui remboursera tout juste la mise, heureusement le succès vidéo lui rendra justice.
On suit donc avec une angoisse non feinte le sort de ce petit groupe américain perdu au fin fond de l'antarctique. La "chose" a le redoutable pouvoir de prendre n'importe quelle apparence charnelle, elle ne s'en prive pas , ce qui nous vaut de remarquables effets spéciaux sanguinolents et une savoureuse dose d'adrénaline. Pour ma part tout le talent de Carpenter se trouve dans cette magnifique scène du test sanguin pour découvrir qui est encore humain. L'estomac servant de gigantesque mâchoire qui happe les bras de ce malheureux médecin est affreusement jubilatoire, une petite merveille de trouvaille et désormais une scène culte.
Comme tout grand film d'horreur, les effets spéciaux ne suffisent pas, il est important d'intégrer un univers oppressant, cette station isolée en antarctique est un huis clos idéal, digne du nostromo dans Alien.
Kurt Russell, l'acteur fétiche du réalisateur assume complètement son rôle de héros, même s'il ne supporte pas d'être battu par l'ordinateur aux échecs, pour le petit clin d'oeil la voix de la machine est interprétée par la femme de Carpenter à l'époque. On retrouve également quelques visages connus comme Keith David, mais la star reste incontestablement "la chose".
The thing reste la démonstration qu'avec du talent, il est possible de faire un excellent film avec un budget minimum, ici on peut même parler de film culte !
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