A partir d'une idée de base pas plus mauvaise qu'une autre, ce "Memory" va gentiment s'amuser à essayer d'embrouiller son spectateur avec une intrigue pleine de rebondissements hélas courus d'avance pour au final se révéler être plutôt vain mais heureusement jamais véritablement ennuyeux.
Le script va laisser un neurologue se mettre en contact avec une mystérieuse poudre ocre pour peu de temps après se mettre à avoir des malaises provoquant des hallucinations extrêmement réalistes le mettant en présence d'un kidnappeur de petites filles. Après quelques recherches, notre homme va se rendre compte que ses visions sont peut-être héritées d'un passé réel.
Après une très courte séquence d'introduction voyant un homme couvert d'une poudre rouge se faire malmener par des indigènes, le métrage va directement nous présenter son personnage principal, le Dr Taylor Briggs, se rendant au Brésil afin d'y donner une conférence avec un de ses amis chercheur en neurologie lui aussi. En rentrant à son hôtel, il va y trouver un message d'un hôpital local lui demandant de se rendre sur place. Ce qu'il va faire avec son collègue pour y rencontrer deux médecins locaux travaillant sur un cas spécial d'un homme non identifié retrouvé presque mort, le corps couvert d'un enduit ocre et surtout ayant des lésions inconnues au cerveau. Taylor va rapidement examiner le cas, tout en déchirant son gant de protection, avant de repartir. De retour à son hôtel, alors qu'il se lavait, il va brusquement ressentir des tremblements autour de lui, juste avant que la pièce soit envahie d'eau et qu'il rouvre les yeux au milieu d'un lac et se mettent à la poursuite d'un individu masqué qui lui échappera.
Cette mise en situation sera plutôt efficace car expéditive pour ne pas s'attarder sur les présentations du personnage principal qui se retrouvera tout de suite plongé dans l'action, surtout que ces visions vont devenir plus ou moins récurrentes tout en apportant à chaque fois de nouveaux détails sur lesquels Taylor va enquêter pour découvrir que ces hallucinations ont un rapport avec des faits bien réels datant d'avant sa naissance, le poussant à chercher à découvrir l'origine de ces hallucinations et surtout faire la lumière sur ce mystérieux personnage masqué qu'il retrouve à chaque fois et qui kidnappe des jeunes filles. Bien entendu, Taylor ne va pas tarder à se faire aider par une demoiselle rencontrée pendant son enquête, celle-ci.
Si l'idée de cette poudre pouvant provoquer des visions d'événements importants de la vie de parents proches pourra sembler farfelue, elle sera ici traitée de manière "scientifique" réussissant à faire passer la pilule de façon crédible pour hélas ne donner lieu qu'à des rebondissements prévisibles dans leur imbrication dans l'intrigue avec notamment ces visions survenant sans jamais surprendre le spectateur en étant presque annoncée par l'agencement des séquences les introduisant. Mais heureusement ces passages auront un minimum d'impact et à se montrer vaguement prenantes, pour être les seules puisque le reste du film, dédié à cette enquête banale et à mettre en scène des personnages que l'on devinera très vite comme n'étant pas étrangers à l'affaire, ne sera pas franchement palpitant et subira un rythme monotone guère relevé par ces révélations successives qui déboucheront sur un final prévisible qui ne vaudra que par sa volonté esthétique riche et travaillée lui donnant un minium d'ampleur visuelle.
Les personnages chercheront à devenir sympathiques sans vraiment y parvenir, mais ne seront pas pour autant stéréotypés pour n'engendrer qu'une indifférence polie qui n'aidera pas à impliquer le spectateur dans cette quête de vérité qui en plus sera largement porteuse d'éléments incohérents ou carrément improbables (les chaussures rouges).
L'interprétation est plutôt appréciable, portée par un Billy Zane peu charismatique mais crédible, tandis que Dennis Hooper nous gratifiera d'un second rôle peu développé et que la charmante Tricia Helfer apportera une petite touche sexy à l'ensemble.
Donc, ce "Memory" se suivra sans déplaisir mais n'arrivera jamais se donner les moyens de ses espérances en matière de tension ou de surprises qui demeureront prévisibles ou même éventées !
|