Après un premier "Donjons et dragons" assez navrant, on était légitimement en droit de ne pas attendre grand-chose de ce second opus qui pourtant, malgré la faiblesse de son budget flagrante, nous offrira une intrigue plus en relation avec l'univers du jeu de rôles et surtout débarrassée de l'humour crétin qui polluait son prédécesseur, mais sans pour autant devenir enthousiasmante.
L'intrigue va suivre le retour de Damodar ayant survécu au monde "d'outre-mort" et revenu pour se venger en s'emparant du globe d'un dragon qu'il compte libérer pour détruire le ville d'Ismer, alors que le monstre, enfermé dans une montagne, montre des signes de réveil. Informés de al situation, les mages de la ville vont envoyer un groupe pour essayer de déjouer les sinistres plans de Damodar.
D'entrée, le métrage va replacer le personnage de Damodar qui dans un long monologue va nous conter ses tourments et déjà dévoiler son but, détruire Ismer grâce à ce globe qu'il a enfin en sa possession, pour une introduction réussie avec ce générique volontaire et replongeant directement le spectateur dans l'univers de la magie noire et de l'"Heroic fantasy".
Mais hélas, ensuite, la présentation du personnage principal, Berek, un ministre de la ville d'Ismer chargé des impôts, mais surtout ancien professeur de combat des chevaliers de la garde royale, comme il va le prouver à l'un de ces anciens élèves qui le laissera gagner le duel, avant d'être appelé dans une grotte où il semble se passer de drôles de choses, laissant facilement Berek découvrir qu'il s'agit en fait d'un dragon en phase de réveil, l'obligeant lui et sa compagne à se plonger des les mystères d'une civilisation ancienne pour en savoir plus, tout en appréhendant avec horreur les projets de Damodar. C'est ainsi que Berek va devoir former un petit groupe comme il se doit disparate pour aller affronter Damodar, laissant une courte présentation pittoresque de chacun venir montrer leurs capacités et leurs spécificités.
Autant le dire tout de suite, l'intrigue de ce "Donjons et dragons, la puissance suprême" sera quand même largement tirée par les cheveux et pleines d'ellipses, mais cela cadrera de toutes façons avec cet univers improbable et surtout semé d'embûches que nos héros vont devoir affronter en s'aidant de leurs astuces et autres sorts de magiciens pour se dépatouiller avec les envies de destruction de Damodar.
Seul personnage repris du premier opus, ce Damodar semblera s'être largement calmé ( en plus d'avoir perdu son rouge à lèvres bleu complètement kitsch) mais ne représentera toujours pas une menace terrible, et seuls les dangers affrontés par le groupe pourront éventuellement distraire quelque peu, tels ces fantômes qui vont courser les héros à travers bois, tandis que les traditionnelles énigmes n'auront aucune ampleur et que les dragons se feront une fois encore rares, pour uniquement servir le final du métrage, après quand même la brève apparition d'une de ces jolies créatures lors d'un affrontement général bien vite expédié.
Mais hélas, ce qui viendra surtout plomber cette suite, c'est la manque de budget qui viendra limiter aussi bien les décors que les effets spéciaux. En effet, la ville d'Ismer ne sera visualisée qu'au travers des intérieurs de bâtiment et par une cour réduite, tandis que les dragons numériques resteront terriblement visibles et mal insérés dans les plans les faisant intervenir, tandis que les différents maquillages et autres masques seront bien primaires et aux raccords visibles, notamment ceux censés prouver la dégénérescence de la compagne de Berek, frappée d'un sort la pourrissant littéralement de l'extérieur à petit feu.
On pourra quand même souligner la volonté du réalisateur de nous livrer un film un peu moins crétin que le précédent, bannissant tout humour ridicule et essayant d'être un peu plus "adulte" dans ses thèmes et dans un petit aspect parfois très vaguement graphique.
L'interprétation est assez terne, sans charisme, et n'arrivera pas à placer un véritable enjeu dans les situations vécues par les personnages. La mise en scène du réalisateur est molle pour de la sorte peiner dangereusement à garder un rythme régulier qui ne montrera pas le dynamisme nécessaire pour rendre l'ensemble véritablement divertissant.
Donc, ce "Donjons et dragons, la puissance suprême", qui de toutes façons ne s'imposait pas, n'arrivera que très partiellement à relever le niveau du premier volet de la courte franchise, chose pas bien difficile, mais se suivra quand même sans déplaisir, même si son manque de vitalité provoquera parfois un soupçon d'ennui !
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