Produit par Wes Craven, ce "The breed" ne brillera pas par son originalité au détour d'une intrigue convenue et plutôt superficielle, mais parviendra tout de même à se montrer efficace dans sa dernière partie grâce à ces canidés vraiment méchants et dont les attaques seront bien agressives à défaut d'être véritablement sanglantes.
Le script embarque un petit groupe de cinq jeunes pour un week-end de détente sur une île déserte mais ils sont loin de se douter que des chiens hargneux les y attendent.
Classique, la séquence d'introduction va suivre un couple de plaisanciers plus ou moins perdus accoster sur une île et laisser une jeune femme à moitié ivre se mettre à inspecter les lieux pour être finalement attaquée par quelque chose que le réalisateur aura la bonne idée de ne pas soumettre devant la caméra, laissant juste des grognements répétés indiquer la présence d'animaux sauvages et agressifs.
Ensuite, le métrage va rentrer dans sa phase d'exposition pour mettre en avant ce petit groupe de jeunes gens se rendant sur cette même île pour un week-end de décompression à l'approche des examens de fin d'année, nous présentant ainsi Matt et sa petite amie Nicki, John, le frère de Matt ainsi que Sara et Noah, tous des personnages stéréotypés au possible, entre le black obsédé et rigolard, la blondasse sexy, l'intello révisant même au bord du lac ou encore le frère aîné rebelle et casse-cou. Cette mise en situation sera très légère, basique et commune au possible pour ressasser des situations se voulant vainement comiques dans une débauche prude (on boit de l'alcool et on flirte, mais pas de drogue ou d'érotisme), mais avancées avec une bonne humeur qui fera plus ou moins passer la pilule même si les tentatives faites pour donner un peu de profondeur aux protagonistes resteront sans écho.
Et alors que seules de fausses alertes classiques (la première descente à la cave, par exemple) auront essayé de créer un vague suspense et que l'intrigue donnera l'impression de s'éterniser sans qu'il ne se passer rien de palpitant, le premier chien va faire son apparition pour une séquence tournant au gag puisqu'il s'agira d'un chiot tout mignon qui sortira des buissons.
Et donc il faudra patienter encore un peu avant qu'une première véritable attaque ne vienne lancer l'intrigue, avec quand même quelques ratés au démarrage puisque les protagonistes trouveront encore le temps de vaquer à diverses occupations portant pourtant des signes avant-coureurs du danger avant que l'assaut en règle des chiens se produise, orientant le métrage vers une seconde partie bien plus probante, dynamique malgré le manque d'originalité des rebondissements (avec des personnages se barricadant comme il se doit dans la maison en cherchant une solution pour fuir l'île) et surtout très volontaire lors des attaques de vrais chiens (pas d'animaux numériques ici) qui, même lorsqu'ils se contenteront de blesser les personnages, seront terriblement hargneux et sauvages, tandis que les répliques des humains seront-elles aussi bien méchantes (les flèches). Hélas, l'explication donnée à l'existence de ces canidés belliqueux sonnera creux et ne fera preuve d'aucune rigueur démonstrative, tout en étant balancée dans l'intrigue de façon simpliste, sans heureusement que cela ne vienne nuire frontalement à l'impact de ces séquences d'attaques orchestrées de manière convaincante. Véritable vedettes du film, ces chiens, issus de races différentes mais ayant tous une apparence dangereuse réelle, brilleront par leur capacité à attaquer, courir, sauter et agripper les personnages pour les mordre mais sans pour autant que le sang coule franchement, le métrage restant plutôt sage au niveau gore, avec juste quelques rapides plans à peine sanglants.
Les personnages peineront à devenir sympathiques et il faudra attendre leur mise en danger pour que le spectateur se surprenne à espérer les voir survivre, même si l'identification de la destinée de chacun sera ostensible, surtout avec ce début de transformation mentale des protagonistes mordus, qui sembleront affectés et presque unis psychiquement avec les chiens, mais cet aspect de l'intrigue sera survolé et complètement sous-exploité.
L'interprétation est cohérente, avec une tendance au surjouage pour certains acteurs, tandis que la mise en scène du réalisateur arrivera à devenir vive et alerte dans la seconde partie du métrage pour ainsi réussir à donner de l'impact aux scènes d'attaques de chiens.
Les effets spéciaux sont probants pour esquisser quelques morsures guère volontaires mais ce sera surtout le dressage incroyable des chiens qui retiendra l'attention.
Donc, ce "The breed" se suivra sans mal, même s'il peinera à démarrer et souffrira d'un manque d'originalité frisant parfois l'invraisemblance, pour offrir des séquences suffisamment fortes avec ces attaques de chiens hargneux et sauvages au possible terriblement réussies !
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