La difficulté d'enseigner après la vision de 187 code meurtre ne risque pas de faire beaucoup d'émules !
Un sujet très porteur, un acteur formidable, 2 paramètres permettant de réaliser une oeuvre forte sur un fondamental de notre société: l'éducation. On se souvient de l'ultra violent class 1984 et de son slogan "no futur", de la comédie mi-grinçante mi-dramatique avec le plus beau métier du monde sans oublier Michelle pfeiffer dans esprits rebelles, tous ont un point commun, vouloir enseigner ne serait-ce que pour un élève attentif. Samuel L. Jackson ne déroge pas à cette règle, enseigner reste un idéal, le graal suprême. L'agression que ce dernier subit, terrible, veut nous ramener dans la dure réalité d'une société gangrenée par la violence. Kevin Reynolds a le tort de tomber parfois dans le piège des clichés qui illustrent ce tableau très noir. Il y a d'abord le personnage de Benny, ce dernier dézingue un tagueur avec une facilité effrayante alors qu'il encaisse les sarcasmes du prof, idem pour césar humilié pour son analphabétisme, une fille facile mais douée, un prof armé jusqu'aux dents, le chien, une administration qui lache ses profs par peur des procès, cela fait beaucoup même si le film repose sur des faits réels. Samuel L Jackson est vraiment formidable, ce prof idéaliste a toute notre sympathie, car malgré ce qu'il a enduré il veut garder espoir et aider les jeunes qui veulent s'en sortir. On découvre un Clifton Collins Jr épatant, presque bouleversant dans le final où pour la première fois il réagit comme un enfant. Le film se regarde sans ennui, appuyé par une bande son très dynamique, le final me laisse perplexe, car cette théorie de l'absurde au travers du jeu de la roulette russe reflète plus un suicide rédempteur qu'un espoir de liberté symbolisé plus tôt par le film "voyage au bout de l'enfer".
Alors certes, cela reste une victoire à la Pyrrhus, mais le symbole aurait été plus fort si césar avait compris l'ultime enseignement de son prof plutôt que la facilité d'une fille fraîchement diplômée et reconnaissante, dommage.
Cette lancinante descente aux enfers d'un prof idéaliste ne peut nous laisser indifférent, grâce notamment à un superbe Samuel L Jackson véritablement hanté par sa mission
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