Doomsday :
Film jouissif, décomplexé et réellement fun, Doomsday se permet un mélange au niveau de la description des ennemis (qui donne l'impression d'être à deux époques différentes) qui se révèle fort stimulant. Dans cette Ecosse (en fait le film a été tourné en grande partie en Afrique du Sud) dangereuse à souhait, 2 gangs s'affrontent en permanence : il s'agit d'une part des troupes de Sol (interprété par Craig Conway) qui ont tous des looks de néo-punks et qui évoluent dans un univers post-apolyptique qui n'est pas sans rappeler Mad Max de George Miller.
D'ailleurs, Mad Max est clairement l'une des citations principales de Neil Marshall, notamment à un moment du film où l'on a droit à une superbe course-poursuite, dont la précision de la mise en scène et l'impression de vitesse évoquent inmanquablement le chef d'oeuvre de George Miller. D'autre part, le second gang, mené par le mystérieux Kane (joué par Malcolm McDowell) nous ramène au Moyen-Age. Cet univers à part fait penser à Conan le barbare de Milius. Dans un cas comme dans l'autre (où dans la dégénérescence de l'être humain est évidente, thème cher à Neil Marshall, comme il l'a bien évoqué dans The descent), l'univers post-apocalyptique à la Mad Max ou l'univers médiéval à la Conan donnent lieu à des scènes particulièrement sanglantes (têtes coupées ; bras arrachés ; combats de gladiateurs particulièrement virils, etc.). Neil Marshall ne renonce nullement devant les débordements en tous genres. Les morts s'amoncellent à la vitesse grand V.
Au milieu des deux gangs ennemis, on retrouve donc l'héroïne du film, jouée par Rhona Mitra (qui interprète parfaitement le rôle de son personnage qui est toujours tourné vers l'avant, ainsi que le prouve le moment où elle prend le volant et qu'elle décide d'aller droit vers le but qu'on lui a fixé, et ce le plus vite possible) dont l'aspect physique comme l'accoutrement la rapprochent d'une Kate Beckinsale dans Underworld.
Si Doomsday ne renouvelle pas le genre, il ne souffre jamais de ses multiples références (New York 1997 ; Mad Max ; Aliens 2 ; Conan le barbare notamment). La musique du film est parfaitement dans le ton de celui-ci, même s'il faut bien reconnaître que le compositeur Tyler Bates utilise comme thème principal une musique qui n'est pas sans rappeler celle de 28 semaines plus tard.
8/10
30 jours de nuit :
Réalisé par David Slade (auteur d'Hard candy), 30 jours de nuit est un film d'horreur qui bénéficie de nombreux atouts. Tout d'abord, et c'est là le point le plus positif, l'ambiance du film. En effet, David Slade a le mérite de prendre son temps pour poser une ambiance : on nous montre les différents personnages et surtout le côté particulièrement isolé de la ville. La disparition progressive du soleil au début du film est particulièrement belle. Surtout, le film joue beaucoup (notamment au départ) sur la suggestion : on voit des événements étranges qui se déroulent mais à l'instar des protagonistes, on ne sait pas ce qui se déroule ; par ailleurs, on voit à de maintes reprises des ombres qui se révèlent bien menaçantes.
Ensuite, les vampires en eux-mêmes sont bien réussis. On peut même aller jusqu'à dire que le film renouvelle le film de vampires. Car ces vampires, qui ont une réelle présence, agissent par groupes et surtout sont très proches des humains dans leur apparence. Ils ont ensuite un but qu'ils comptent poursuivre jusqu'au bout : exterminer tous les êtres humains de cette ville. On notera au passage que les effets spéciaux, notamment des vampires sont particulièrement réussis (les effets spéciaux ont été faits par la société Weta Workshop, connue notamment pour avoir participé sur Le seigneur des anneaux).
De plus, les différentes attaques des vampires sont parfois bien violentes et très réalistes (j'apprécie beaucoup notamment une des premières attaques où l'on voit par le biais d'un plan séquence tourrné en plongée, plusieurs personnes qui se font tuer par les vampires). Il n'y a pas de scène stupide comme c'est le cas dans d'autres films où le monstre se fait tuer en deux temps trois mouvements. Ici, le vampire est un être très difficile à éliminer. Alors quand on pense qu'il y en a plusieurs... le combat devient réellement presque insurmontable.
Dernier point positif : la photo du film et les décors. Le fait que le fait se déroule dans une quasi obscurité ajoute évidemment à l'ambiance du film. Quant aux décors, ils peuvent paraître minimalistes mais ils sont au contraire très intéressants dans le sens où l'on ne sait jamais précisément où les personnages se situent dans cette ville qui s'apparente de plus en plus à une ville fantôme, d'autant qu'on est dans une ville enneigée.
Cependant, malgré toutes ces bonnes intentions (ambiance assez tendue, très belle photo du film, vampires très crédibles), 30 jours de nuit souffre de plusieurs défauts qui font que ce film reste un honnête divertissement, mais pas plus.
Premier problème, les acteurs dans leur ensemble se révèlent assez caricaturaux. Si Josh Hartnett, qui interprète le rôle principal du shériff de la ville s'en tire avec les honneurs, les autres personnages ne sont que de purs faire valoir qui n'ont pas grand chose à apporter au récit. Pire, certaines scènes sont pratiquement grotesques (exemple : la scène où l'un des personnages sort à découvert pour retrouver son père alors que les vampires rôdent) et plusieurs répliques (sur la famille notamment) sont au raz des paquerettes.
Second problème, si les effets spéciaux et les scènes gores sont assez réussis, en revanche lors des scènes de combat les images sont beaucoup trop hachées. A cause de cela, les scènes deviennent peu lisibles et l'ensemble paraît un peu confus.
Au final, 30 jours de nuit constitue un film d'horreur tout à fait convenable, qui aurait même pu être excellent, s'il ne souffrait pas des quelques défauts évoqués précédemment.
7/10
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