Le réalisateur Ryan Nicholson, précédemment auteur d'un sympathique "Live feed" qui démarquait "Hostel" de façon sanglante en plus d'avancer un assassin très graphique, pousse le bouchon très loin avec ce "Gutterballs" pour un hommage aux "slashers" des années 80 très orienté sexe et sang, surtout dans sa version "extrême".
Le script place deux bandes de jeunes rivales dans un bowling pour une compétition qui va prendre une tournure de massacre puisqu'un mystérieux assassin rôde et va décimer un à un les participants.
D'entrée le métrage va mettre en scène ses différents protagonistes dans le seul décor du film, ce bowling où nous allons donc rencontrer Steve et sa bande de branleurs qui passent leur temps à insulter et à reluquer le postérieur des demoiselles assisses non loin d'eux, allant jusqu'à chahuter assez méchamment le travesti ami des jeunes femmes, jusqu'à l'arrivée de Jamie et de sa petite bande qui vont non pas calmer le jeu mais au contraire déclencher une bagarre qui laissera Steve le visage ensanglanté et le pied martyrisé par une boule de bowling que Lisa, la petite amie de Jamie, aura fait tomber dessus. Le gérant, déjà permissif en laissant ces deux bandes rivales s'affronter à coup de parties de bowling après l'heure de fermeture légale, va les mettre à la porte jusqu'au lendemain. Mais Lisa ayant oublié son sac à mains à l'intérieur va y retourner. Mal lui en prendra puisque Steve et sa bande sont restés sur place et vont entreprendre de frapper et de violer la demoiselle tour à tour avant de lui enfoncer carrément une quille dans le vagin.
Cette première partie de l'intrigue sera ostensiblement troublante, en démarrant comme une comédie troupière chargée de gros mots et d'insultes sortant de la bouche des personnages entre chaque mot tout en avançant des demoiselles court vêtues pour sombrer brusquement dans un aspect sordide et malsain avéré lors de ce long viol en réunion qui étalera son horreur et sa brutalité sur une dizaine de minutes pour suivre clairement le calvaire de Lisa.
Ensuite, le métrage va revenir au bowling où le lendemain les deux bandes s'étaient données rendez-vous pour en découdre à coups de boules… de bowling. Et histoire de faire perdurer l'ambiance malsaine héritée de la séquence précédente, Lisa va oser venir se joindre à la partie, le visage caché derrière des lunettes noires. Et si l'ambiance va quelque peu se détendre pour revenir à la gaudriole en maniant un humour grossier complètement assumé, l'intrigue ne va pas tarder à enchaîner les meurtres tous plus hardcore les uns que les autres pour mélanger sexe et gore dans une volonté clairement affichée d'aller très loin dans la provocation et le mauvais goût.
En effet, si sur le fond l'intrigue sera quand même simpliste et il sera assez aisé de découvrir l'identité du meurtrier avant l'heure (même si le final offrira quand même quelques surprises !), ce sera sur la forme que l'ensemble deviendra bien délirant et offensif, en osant toutes les extravagances gores possibles tout en osant mêler l'érotisme de manière concrète à ces meurtres sauvages, pour ainsi dès le premier double meurtre oser présenter un "69" mortel où ce sera le sexe de chaque des deux victimes qui étouffera l'autre. Mais passée cette scène aussi inédite qu'explicite, le métrage continuera à nous réserver des surprises macabres affirmant le goût pour le gore d'un réalisateur bien décidé à combler les attentes des amateurs en la matière pour fracasser la tête des victimes, quand elles n'auront pas les yeux explosés ou encore pour voir le sexe du travesti coupé en deux dans le sens de la longueur, et en gros plan s'il vous plaît. Ces séquences de meurtres bien souvent très graphiques seront pour la plupart purement jouissives et débridées mais parfois l'auteur n'oubliera pas pour autant de leur redonner un aspect sordide et glauque en insistant par exemple sur les derniers souffles des victimes agonisantes, laissant le final terminer cette débauche sanglante sur une note encore plus graphique.
Mais au milieu de ses scènes sanglantes l'intrigue va continuer de déverser ses situations plus légères (l'excellente machine à polir les boules de bowling qui en plus de nous gratifier d'un meurtre bien craspec nous offrira la séquence la plus tordante du film) et laissant un langage ordurier venir ponctuer chacune des phrases des protagonistes qui ne se rendront que bien tardivement que quelque chose cloche, pour au contraire se laisser aller à des ébats érotiques qui avanceront la plastique avantageuse des différentes actrices pour préserver le côté érotique osé du film qui avancera quand même une fellation directe, mais s'intéressera surtout à dénuder ses actrices.
Grand nostalgique des années quatre-vingt, Ryan Nicholson laissera une atmosphère directement héritée de cette période planer sur son film, aussi bien dans ces couleurs flashantes pour éclairer le métrage (les néons bleutés et roses) que dans l'accoutrement des personnages, mais aussi pour reprendre à son compte des éléments scénaristiques typiques des "slashers" de cette époque, notamment au niveau de la dissémination des indices qui se justifieront lors du final décapant.
L'interprétation est convaincante, avec des acteurs se donnant dans leurs rôles, tandis que la mise en scène de Ryan Nicholson sera efficace pour créer une ambiance malsaine lorsque le réalisateur le désirera que pour dynamiser l'action et même laisser parfois laisser pointer un petit suspense. Les effets spéciaux gores du film seront largement probants pour les diverses mutilations extravagantes et osant tout et n'importe quoi (comme cette sodomie à coups de boule de bowling taillée en pointe) dans un délure sanglant abondant et terriblement graphique.
Donc, ce "Gutterballs" tranchera largement dans le contexte actuelle en allant très loin dans la provocation et en mêlant ses aspects érotiques et sanglants de la meilleure (ou pire, c'est selon…) façon possible pour un cocktail détonant et jouissif au possible !
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