Avec REC (qui correspond au bouton d'enregistrement sur une caméra) les réalisateurs de la nouvelle vague du cinéma d'horreur hispanique, Jaume Balaguero (auteur du film surestimé à mes yeux La secte sans nom mais des excellents Darkness et Fragile) et Paco Plaza (connu pour son film Les enfants d'Abraham) nous livrent un film d'horreur très original. Ils ont d'ailleurs obtenu pour ce film le prix du Jury et le prix du Public au festival du film fantastique de Gérardmer en 2008.
Avec un filmage caméra à l'épaule qui a lieu du début à la fin du film, le spectateur assiste à une sorte de spectacle « live ». Les réalisateurs prennent un plaisir certain à détourner les émissions de reality TV. Par ailleurs, la méthode de filmage de REC rappelle aussi un certain Projet Blair Witch. La grande différence est qu'ici le filmage en vue subjective a lieu tout le temps. Le spectateur n'a jamais un temps d'avance sur les protagonistes du film. D'ailleurs, on appréciera que le film joue quelque peu sur un côté interactif avec le spectateur.
Dans la mesure où aucun événement ne peut être prévisible puisqu'on les découvre en même temps que Manu et sa caméra, cela rend la sensation de peur encore plus présente et les scènes d'horreur bien flippantes. Par son côté transmission de virus, le film rappelle un certain 28 semaines plus tard. D'ailleurs, on appréciera les effets gore du film qui font vraiment très réalistes.
Un autre aspect bien mis en scène est la survenance des différents morts (cela arrive par moments très brutalement) et des différentes attaques des « monstres ».
Le film, notamment dans sa deuxième partie, est bien tendu. Le côté hystérique est vraiment intéressant avec des personnages qui crient, notamment la jeune Angela qui comprend que si elle veut s'en sortir, il va falloir qu'elle prenne son courage à deux mains. Mais elle est, comme tout le monde en pareille circonstance, apeurée. Aidée notamment d'un des pompiers et de son caméraman, Angela fait vivre au spectateur une action bien éprouvante. Le film tourne à plein régime, notamment dans sa deuxième partie. La peur est bien palpable. Rien que pour cela, il mérite d'être vu.
Sans concession (la révélation finale, sans doute l'oeuvre de Paco Plaza, est bien dans le style de son film Les enfants d'Abraham), Rec est particulièrement bien mis en scène et très réaliste, avec des personnages qui ne sont pas des archétypes mais des gens comme vous et moi.
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