Réalisé par Ken Loach, It's a free world est avant toute chose une dénonciation en règle des pratiques quelque peu douteuses pour ne pas dire immorales d'agences de recrutement qui profitent du fait que des immigrés ont besoin d'un travail pour se faire de l'argent sur leur dos (la scène initiale où les gens commencent par donner de l'argent au recruteur, alors qu'ils n'ont pas encore de travail, est sans équivoque). Cette question est d'autant plus actuelle qu'on sait qu'un grand nombre d'immigrés se rendent chaque année en Angleterre afin d'y trouver un travail. Mais leur destin est souvent loin d'être un long fleuve tranquille.
Ces immigrés, qui ont quitté leur pays d'origine pour cause de chômage, se retrouvent dans un pays dont ils ne connaissant souvent pas la langue et où ils des problèmes évidents pour récupérer des papiers afin d'être en règle sur le territoire britannique.
C'est justement sur le dos de ces pauvres personnes qu'Angie et Rose voient leur nouvelle société de recrutement prendre un certain essor.
Mais évidemment on finit toujours à un moment donné à être rattrapé par son destin. Et lorsque Angie est elle-même victime d'une arnaque, elle se doit retrouver une grosse somme d'argent. La fin du film, qui fait écho à la scène d'ouverture, montre que finalement rien n'a évolué pour l'héroine. Ou plutôt les choses ont même empiré pour elle (de recruter des gens pour obtenir une promotion elle en arrive à recruter des gens pour sauver sa peau).
Au final, It's a free world est une totale réussite de la part de Ken Loach. Celui-ci traite d'un sujet très important et se montre d'ailleurs particulièrement vindicatif quant à la façon dont son pays (ou plutôt certains employeurs peu scrupuleux) traite les ressortissants immigrés. Dans le même temps, il dresse un portrait tout en nuances d'une femme elle-même prise dans ces événements. La prestation de l'actrice principale, Kierston Wareing, est tout bonnement époustouflante.
|