C’est en excellant dans l’art et la manière de marier l’humour à l’horreur pure que ce "Terreur au 13ème étage" va imposer son délire complètement loufoque et déjanté pour toute une série de situations décapantes qui resteront parfois bien gratinées au niveau d'un gore asservi à la tendance humoristique du métrage.
Le script envoie un jeune voleur malicieux dans un immeuble afin d'y dérober une relique convoitée par un parrain de la mafia russe, mais les choses vont rapidement dégénérer de manière imprévue dans un bain de sang causé par certains habitants de l'endroit franchement pas nets.
D'entrée, le métrage va nous présenter son personnage principal, Ritchie, un jeune homme s'étant introduit avec un complice dans une vente aux enchères d'objets d'art et de bijoux où il va voler des diamants avant de s'enfuir dans la voiture conduite par un troisième larron. Mais après quelques déboires déjà bien frappés, il va perdre son butin et rentrer bredouille chez Mr. Groznyi, un parrain de la mafia russe installé aux U.S.A. et commanditaire du vol qui devait servir à épurer une dette que Ritchie avait envers cet homme, celui-ci ayant permis à la famille de Ritchie de s'installer aux États-Unis. Groznyi ayant une certaine et apparente amitié pour Ritchie, il va lui offrir une dernière chance en lui imposant de se rendre en Russie et de lui ramener une relique ayant appartenu au premier tsar russe, une croix ayant une valeur inestimable pour lui.
C'est ainsi que Ritchie va s'envoler pour la Russie et, arrivé sur place, il va être flanqué de deux frères bizarres qui vont l'accompagner dans un immense immeuble où repose la croix, dans l'appartement du dernier étage de son actuel propriétaire. Les trois hommes, déguisés en agents d'entretien, vont s'introduire dans l'immeuble et réussir à dérober l'objet, mais au moment de reprendre l'ascenseur pour redescendre et quitter l'endroit, ils vont malgré eux se retrouvé mêlé à un petit groupe d'individus qui vont prendre place dans l'ascenseur, celui-ci ne tardant pas à se bloquer au treizième étage, obligeant Ritchie et ses comparses à prendre le petit groupe en otage, croyant que c'est la sécurité de l'immeuble qui a stoppé l'ascenseur. A partir de ce moment-là, tout va partir en vrille car quelqu'un semblera résolument décidé à ne laisser personne sortir vivant de l'immeuble, voleurs comme otages.
A partir d'une intrigue en apparente très simple, le métrage va dérouler une action continue sur un rythme effréné ne laissant aucun temps venir calmer les ardeurs délirantes du réalisateur qui va multiplier les événements aussi bien sanglants que comiques sur un ton décalé et définitivement souriant pour suivre ses protagonistes coincés dans cet étage dépouillé et en plein travaux, formant ainsi un huit-clos où chaque couloir, chaque recoin sera dangereux et porteur de surprises macabres volontaires, en autant de pièges qui serviront à occire et à mutiler les victimes de façon graphique.
Le métrage pourra en outre s'appuyer largement sur sa galerie de personnages tous aussi loufoques les uns que les autres, entre ces deux frères diamétralement opposés dont même la violence aussi brutale que stupide du plus rustre des deux prêtera à sourire dans ses excès, cet employé couard qui en verra de toutes les couleurs ou encore ce vigile ancien militaire certes caricaturé mais qui alimentera de nombreuses situations déjantées. Ces différents protagonistes apporteront tous des traits d'humour décalé au service d'une intrigue qui se chargera de nombreux rebondissements et retournements de situation sans jamais tomber dans une quelconque routine et encore moins dans la redite malgré l'utilisation d'un décor unique, laissant encore les agresseurs enfoncer le clou du délire de manière outrancière et d'un exagération toujours maîtrisée pour ne jamais sombrer dans le ridicule au profit d'une pertinence rare.
Mais si l'aspect comique du métrage sera omniprésent, cela n'empêchera pas l'intrigue de se livrer à de nombreuses exactions sanglantes bien entendu la plupart du temps en demeurant dans le ton souriant adopté par l'ensemble, mais en laissant aussi sporadiquement un petit côté malsain se dessiner sous cette enveloppe légère.
Autre atout non négligeable du film, sa capacité à surprendre constamment son spectateur, aussi bien dans les mises à mort originales et très graphiques que par les développements mêmes de l'intrigue, ne laissant jamais deviner comment chaque séquence va se finir, ni qui va souffrir dans sa chair des horreurs à venir, tout en étonnant aussi régulièrement dans la mise en place d'une action débridée dans les rebondissements.
L'interprétation est complètement convaincante, portée par un Stephen Dorff parfaitement à l'aise dans le rôle principal et donnant la réplique à une série de "gueules" épatantes, avec en prime une courte prestation du toujours aussi imposant Sean Pertwee.
La mise en scène du réalisateur est largement efficace, dopant littéralement l'action en utilisant ses effets à bon escient et de façon adaptée pour dynamiser l'ensemble et parvenant à utiliser son unité de lieu de façon adéquate pour perdre le spectateur dans les méandres de couloirs se ressemblant tous les uns les autres.
Les effets spéciaux sont globalement probants, tournés vers un gore rigolard mais néanmoins très graphique pour les diverses décapitations, amputations et autres sévices sanglants réguliers.
Donc, ce "terreur au 13ème étage" sera une excellente surprise, déjantée à l'extrême, folle jusqu'à plus soif et volontaire jusqu'à l'excès !
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