C'est en surfant sur la vague crée par le succès de la franchise des "Saw" et des deux "Hostel" que ce "Torture"viendra sans talent ni imagination nous conter une histoire bancale et sans véritable intérêt, tout en demeurant bien sage au niveau de la violence pourtant annoncée.
Le script confronte deux cambrioleurs avec un dangereux psychopathe qui les attendait dans la maison qu'ils venaient d'investir.
Dès sa séquence pré-générique, le métrage annonce la couleur en avançant une demoiselle ligotée sur une chaise et affublée d'un long tube lui rentrant dans la bouche et dans lequel une main va lâcher un rat, idée guère originale calquée sur l'un des sévices de "La vierge de Nuremberg" d'Antonio Margheriti et datant de 1963, mais oeuvrant pour une séquence assez graphique et stylisée avec ces plans très courts nous faisant en même temps découvrir l'antre crasseux et sanguinolent de l'assassin.
Hélas, passée cette introduction, le métrage va très vite sombrer, en adoptant une mise en scène pantouflarde pour nous présenter ses deux principaux personnages, un duo de cambrioleurs se rendant sur les lieux de leur prochain forfait, une maison qu'ils vont inspecter pour ne pas trouver le coffre recherché, avant de se décider à aller fouiller un autre bâtiment situé derrière la maison. Cet endroit offrira rapidement un autre spectacle plus intriguant et malsain (les inscriptions sur le canapé et sur les murs, la collection de sous-vêtements pendus au plafond) et les deux hommes vont découvrir dans une pièce en même temps que le coffre un homme inanimé et attaché sur un lit, le visage tuméfié. Ils vont s'empresser de le réveiller pour lui demander la combinaison du coffre (idée hautement stupide, mais bon...) avant de se faire assommer par un individu, pour se réveiller plus tard tous les deux attachés et face à un psychopathe qui va commencer à torturer l'homme découvert peu auparavant en lui apposant sur le ventre des pièces de monnaie préalablement chauffées.
Ensuite, le métrage va sérieusement commencer à partir en vrilles dans ses rebondissements, pour très tôt lâcher un premier twist de façon prématurée, ce qui le rendra quand même quelque peu surprenant, mais ce sera pour après s'enliser dans des situations flirtant régulièrement avec le ridicule (l'un des cambrioleurs parviendra plusieurs fois à s'échapper en défaisant ses menottes, ce qui n'empêchera pas le meurtrier de recommencer à l'attacher avec, par exemple) et délaissant bien trop souvent son aspect qui aurait dû être malsain et glauque.
Car en dépit de quelques rares séquences quelque peu graphiques et sanglantes mais presque jamais déviantes, le métrage ne va pas se livrer à un overdose de tortures et autres sévices, loin de là, pour se limiter à l'affrontement verbal entre l'un des cambrioleurs et l'assassin et aux déboires de deux autres victimes, quand ce ne seront pas des rebondissements complètement gratuits et stupides (l'arrivée opportune d'un agent de sécurité) qui viendront se mêler à un ensemble déjà sérieusement malmené et parfois indigeste dans ses redites trop régulières et guère espacées dans le temps, issues d'une intrigue vide et sans enjeu.
En plus, la mise en scène du réalisateur ne brillera jamais par sa capacité à donner du rythme au métrage et au contraire sera maltraitée par une image trop "télévisuelle" qui viendra gâcher l'impact même des rares séquences vaguement sordides, tout en ne mettant pas assez en valeur des décors pourtant plutôt réussis. Les personnages resteront quant à eux superficiels et ne parviendront jamais à devenir sympathiques et donc encore moins attachants, laissant de la sorte le spectateur sur le carreau en le plaçant donc uniquement en position passive devant ce spectacle limité, avec en plus une interprétation qui demeurera morne et sans aucun charisme, ce qui sera fatalement dommageable, surtout au niveau de la personnalité de l'assassin.
Enfin, les effets spéciaux seront ici bien rares et guère volontaires, le métrage ne versant que très peu dans le gore graphique pour préférer quelques petits plans rapides sans réel impact.
Donc, ce "Torture" ne tiendra que vraiment très modérément ses promesses, en n'offrant rien de bien nouveau et surtout en n'assumant ni son intrigue minimaliste ni la nature même de celle-ci pour essayer de contenter son spectateur !
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